Des responsables dans le nord de la Chine ont promis de suspendre l'activité de plusieurs usines chimiques, après qu'une manifestation contre leurs émissions polluantes a été émaillée de violences, la police faisant usage de matraques et gaz lacrymogènes.

Dans un communiqué, le Centre d'information sur les droits de l'homme en Mongolie du Sud (SMHRIC), une association de défense des membres de l'ethnie mongole, a affirmé qu'une personne avait été tuée et des dizaines d'autres arrêtées lors de l'intervention de 2000 policiers durant le week-end.

Les manifestants s'étaient rassemblés dans la Bannière de Naiman - selon l'appellation utilisée par les Mongols pour découper leur région de Mongolie intérieure au nord de la Chine - pour dénoncer les pollutions causées par ces raffineries, qu'ils accusent de déverser leurs polluants dans la steppe servant de pâturage aux éleveurs locaux.

«Rendez-nous notre eau pure et notre ciel bleu», affichait une banderole, sur des images publiées sur les réseaux sociaux, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée par l'AFP.

D'autres photos montraient une voiture de police renversée et des dizaines de policiers en tenue anti-émeute.

Selon SMHRIC, les policiers ont également tiré des balles en caoutchouc, faisant une centaine de blessés.

Dans une autre région du sud-est de la Chine, une usine chimique a été le théâtre lundi d'une très forte explosion suivie d'un incendie, une catastrophe qui a fait de six à 19 blessés selon les sources.

Il a fallu 21 heures aux plus de 800 pompiers déployés pour maîtriser le sinistre dans cette usine de Zhangzhou, ville de la province du Fujian. L'explosion a été ressentie dans un rayon de 50 kilomètres, selon l'agence Chine nouvelle.

Cette usine chimique fabrique du paraxylène, un liquide inflammable utilisé dans la production de films et de tissus en polyester. Elle avait déjà été victime d'un accident industriel il y a 20 mois.

Il n'est pas rare que des pollutions industrielles soient à l'origine de véritables soulèvements locaux en Chine, où la croissance très forte de ces dernières années s'est faite aux dépens de la protection de l'environnement.

Mais les Chinois, en particulier les classes moyennes émergentes, sont devenus plus conscients des conséquences sur leur santé et la contestation se renforce, inquiétant même le gouvernement.

L'engouement des Chinois pour les réseaux sociaux a par ailleurs permis de diffuser largement les messages sur les questions environnementales et de mobiliser les manifestants contre les pollueurs.