La performance des principaux systèmes d'égout dans la vallée du Richelieu respecte les normes prévues, même si des milliers de déversements sont observés chaque année, affirme le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

Cependant, les travaux se poursuivent activement afin de réduire de façon significative le nombre de déversements, dit Pierre Paquin, directeur régional, analyse et expertise au MDDEP pour la Montérégie et l'Estrie.

«Il y a eu une grande amélioration de la qualité des eaux du Richelieu, dit M. Paquin. Le programme d'assainissement des eaux a permis de desservir 99% de la population.»

Cette semaine, la Fondation Rivières a publié une compilation des données publiques sur les déversements d'eaux usées non traitées dans le Richelieu. L'organisme souligne notamment que, à Saint-Jean-sur-Richelieu, le poste de pompage principal a débordé de 103 à 149 fois chaque année entre 2008 et 2011 et que le réseau qui dessert Beloeil et Mont-Saint-Hilaire, entre autres municipalités, bat tous les records avec 1147 débordements pour la seule année 2011.

«À Saint-Jean-sur-Richelieu, les exigences de rejet sont respectées, dit M. Paquin. Dans la majeure partie de la ville, les réseaux pluviaux et sanitaires sont communs, alors ils peuvent déborder dès qu'il y a pluie ou fonte de neige.»

«Dans toutes les municipalités, dès qu'il y a des projets d'expansion ou de rénovation, on demande que l'égout pluvial soit séparé du sanitaire. Par exemple, Saint-Jean a un plan en ce sens. C'est un travail qui se fait sur un certain nombre d'années.»

Par ailleurs, M. Paquin dit que le MDDEP a mis un frein aux nouvelles constructions à Sainte-Julie, il y a quelques années, afin de forcer la Ville à réinvestir dans son usine d'épuration. «On avait clairement averti Sainte-Julie que, sinon, la croissance ne pourrait pas se poursuivre», dit-il.

De son côté, Benoit Aubertin, surintendant de la Régie d'assainissement des eaux de la vallée du Richelieu, qui dessert 53 000 personnes, affirme que «les ouvrages sont en bon état et font le travail qu'ils sont conçus pour faire», même si pas moins de 1147 débordements ont eu lieu en 2011 à l'un ou l'autre des 57 points de surverse répertoriés dans ce réseau.

«Le nombre fait peur, mais ça ne nous dit rien sur le volume qui est déversé, dit M. Aubertin. Une municipalité peut avoir un seul point de surverse et déverser de plus grands volumes que nos 57 points.»

Il rappelle que, avant 1998, «il n'y avait aucune centrale de traitement et tout allait dans la rivière». «Tous les réseaux ont été raccordés, mais les émissaires ont été laissés comme trop-pleins», dit-il.