Ottawa a-t-il oui ou non rempli ses obligations afin de protéger le caribou des bois, une espèce en péril ? Non, tranche la commissaire à l'environnement, Julie Gelfand, dans un rapport publié aujourd'hui.

Mme Galfand conclut notamment que « le Ministère n'a pas fait rapport sur les mesures prises pour protéger l'habitat essentiel [du caribou des bois], même s'il était tenu de le faire tous les 180 jours après l'élaboration de la stratégie de rétablissement ».

Du même coup, la commissaire donne raison à la Société pour la nature et les parcs (SNAP) qui mène actuellement un recours juridique en Cour fédérale contre le ministère fédéral de l'Environnement. La SNAP reproche au Ministère de ne pas avoir respecté ses obligations prévues à l'article 63 de la Loi sur les espèces en péril. 

La loi prévoit en effet qu'un rapport aurait dû être produit pour faire le point sur l'état du caribou dans les 180 jours suivant la publication d'un programme de rétablissement pour cette espèce. Ce programme a été publié le 5 octobre 2012 et depuis, Ottawa n'a produit aucun document pour faire le point sur l'état des populations du caribou de bois.

Dans son mémoire déposé en Cour fédérale, le gouvernement conteste cependant l'interprétation « indûment restrictive » de la SNAP au sujet de l'article 63. Mais la commissaire Galfand est du même avis que la SNAP et conclut que le Ministère aurait dû produire plusieurs rapports [à tous les 180 jours], depuis le 5 octobre 2012.

Julie Galfand rappelle autre autres que 37 des 51 troupeaux de caribous sont en déclin au pays et que Environnement Canada indiquait toujours en 2017 que « l'espèce continuait de décliner ».

De façon globale, la commissaire juge aussi sévèrement le travail d'Ottawa qui n'a pas « assuré un leadership adéquat ni une coordination efficace des mesures nécessaires pour atteindre les objectifs canadiens pour la biodiversité d'ici 2020».

Ces conclusions s'ajoutent au mauvais bilan du Canada sur la scène internationale. Selon le rapport 2017 du Social Progress Institute, préparé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et la Harvard Business School, le Canada se classe au 88e rang mondial en matière de protection des habitats sur son territoire.

Plus de détails à venir.