L'Indonésie a pris l'engagement vendredi de réserver des dizaines de milliers d'hectares de forêts pour qu'y soient relâchés des orangs-outans ayant perdu leur habitat à cause de la déforestation sur l'île de Bornéo.

Cette décision répond aux demandes formulées depuis de nombreuses années par des associations de défense des animaux qui ne savent pas où relâcher les grands primates arboricoles aux longs poils roux accueillis dans leurs centres de réhabilitation.

Selon le plan, dont les détails n'ont pas été dévoilés, plus de 80 000 hectares seront confiés à l'ONG Borneo Orangutan Survival Foundation (BOSF) dans la région forestière de Kutai, dans l'est de Kalimantan, la partie indonésienne de Bornéo, a indiqué Boen Purnama, du ministère de la Forêt.

«Nous prévoyons d'y relâcher 190 des 226 actuellement en captivité» dans cette région d'ici 2015, a déclaré Nico Hermanu, porte-parole de la BOSF.

La remise en liberté dans la forêt d'un orang-outan est un processus délicat à mener, l'animal ayant souvent perdu l'habitude de se débrouiller seul. Les experts estiment qu'il faut environ 100 ha pour trois orangs-outans.

La zone dévolue à la BOSF devra être en partie réhabilitée, ayant été affectée par le déboisement illégal et l'exploitation des forêts, selon M. Purnama.

La déforestation s'est fortement accentuée ces dernières décennies sur Bornéo en raison de l'essor des plantations de palmiers à huile et d'arbres pour la pâte à papier et la pulpe.

Les experts évaluent à 50 000/60 000 le nombre d'orangs-outans vivant à l'état sauvage, dont 80% en Indonésie et le reste en Malaisie, qui contrôle une partie de Bornéo.