Tigres au Népal, Gorilles des Grands Lacs africains: pour les animaux sauvages dans les aires protégées, la vie est un peu plus douce. Leur déclin n'est «que» de 18 % en 40 ans contre 39 % pour l'ensemble des espèces terrestres, selon le WWF.

«Les populations vivant dans les aires protégées s'en tirent mieux que les populations terrestres dans leur ensemble», souligne l'ONG spécialisée dans la protection des espèces en danger dans son rapport 2014 Planète Vivante.

L'indice Planète Vivante - qui porte sur 1956 populations de 773 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens - montre que, dans les aires protégées, elles ont enregistré un déclin de 18 % entre 1970 et 2010.

Un exemple de réussite : la population de tigres au Népal, répartie entre cinq aires protégées et trois «corridors», a vu son effectif progresser de 63 % entre 2009 et 2013.

«Ce succès de conservation est attribué aux mesures anti-braconnage du gouvernement népalais et à l'amélioration de la protection des sites accueillant des tigres sauvages», écrit le WWF.

«Les jeux semblaient être faits» aussi pour les gorilles des montagnes, qui n'étaient plus qu'un millier aux frontières de la République démocratique du Congo, du Rwanda et de l'Ouganda, zone ravagée par les guerres.

Mais, grâce à «un réseau transfrontalier d'aires protégées, et le développement d'un tourisme responsable axé sur les gorilles» au début des années 1990, leur population a augmenté de 30 % ces dernières années. C'est la seule espèce de grands singes à encore croître.

Pour autant, tout n'est pas rose. «Dans certaines aires protégées africaines, le déclin de grandes espèces de mammifères n'a pas été freiné», indique l'ONG, pointant du doigt l'absence de gestion rigoureuse et de respect de la loi.

Aussi, bien que le rhinocéros vive en majorité dans des aires protégées, «de nombreuses populations sont désormais éteintes ou en déclin à l'échelle régionale».

La principale menace pour cet animal est le braconnage intensif pour la poudre de ses cornes, prisée dans toute l'Asie du Sud-Est pour ses prétendues vertus curatives, par exemple contre le cancer, ou la gueule de bois.

La population des deux espèces de rhinocéros, le noir (en danger critique de disparition) et le blanc (espèce quasi menacée) - qui vivent essentiellement en Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et Kenya -, a décliné de 63 % entre 1980 et 2006.

«Malgré les efforts consentis pour rétablir les populations - via la réintroduction d'animaux - la tendance, bien que meilleure, n'est pas totalement inversée.»

Il reste aujourd'hui moins de 5000 rhinocéros noirs et environ 20 000 rhinocéros blancs.

Et le rapport de pointer du doigt «la faiblesse de la gouvernance et de l'État de droit dans les pays abritant les rhinocéros sauvages, la montée de la corruption, et l'émergence de mafias criminelles attirées par la perspective de profits élevés par le commerce de la corne».

Il existe plus de 128 500 aires protégées terrestres à travers le globe, officiellement reconnues par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et dont la mission est de protéger des écosystèmes particulièrement riches en espèces, mais vulnérables.

Elles peuvent prendre différentes formes : réserve naturelle intégrale ou d'autres aires protégées, mais à un degré moindre où il est possible de prélever des ressources naturelles.

Parmi elles, plus de 53 700 aires protégées appartiennent à la catégorie IV, c'est-à-dire qu'elles visent à protéger des espèces et des habitats particuliers (plus de 7400 sur le continent américain, plus de 42 000 en Europe, et 500 en Afrique).