Impuissance, désarroi, colère, peur, indignation, les sentiments qui ont habité les citoyens aux prises avec les conséquences de l'exploitation du gaz de schiste sont bien présents dans un nouveau documentaire lancé hier.

Le film 20 000 puits sous les terres nous fait revivre l'étincelle qui a allumé la révolte contre le gaz de schiste au Québec.

Le film militant a été réalisé par Luce Cloutier, anthropologue, et France Mercille, comédienne. C'est une première expérience dans ce domaine pour les deux femmes, qui se sont rencontrées au sein des comités de citoyens. Elles ont eu l'aide d'artisans chevronnés: le monteur François Grondin et l'ingénieur de son Louis Hone.

«On était déjà des militantes et on trouvait que les aspects techniques du dossier étaient bien couverts, mais pas les aspects humains», dit Mme Cloutier.

Le film présente une dizaine de personnes ou familles ayant côtoyé l'industrie d'assez près pour conclure qu'elles ne voulaient pas qu'elle prenne de l'expansion.

«Quand ça a commencé, on avait juste hâte que ça finisse, selon ce que déclare un des témoins. C'est comme être à côté d'un quartier industriel qui marche 24 heures sur 24. On a dû dormir dans le sous-sol.»

«On aura tous les inconvénients sans aucune compensation», déclare un fermier.

Luce Cloutier espère que le film trouvera son chemin jusqu'au petit écran, mais en attendant, il sera distribué aux dizaines de comités de citoyens opposés à l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Avant d'être prêt pour une diffusion, le film devra toutefois être débarrassé de ses maladresses, dont une musique souvent inutile, le manque d'information sur les lieux et les personnes interviewées et la répétition de certains extraits.