Bien qu'il prône que «les Québécois retirent une juste part» de l'exploitation du gaz de schiste, le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, Lucien Bouchard, rejette l'idée de remettre les permis d'exploration aux enchères.

Selon lui, il n'y a sur ce point «aucune comparaison possible» entre le Québec et l'Alberta ou la Colombie-Britannique, parce que les permis ont déjà été octroyés au Québec. Et ce, à une époque où, dit-il, plus personne ne croyait que le sous-sol québécois recelait des hydrocarbures.

En Colombie-Britannique, les enchères sur les droits d'exploration rapportent des centaines de millions par année. Au Québec, les baux d'exploration rapportent 2 millions par an et pratiquement tout le territoire au potentiel d'hydrocarbures est sous permis.

M. Bouchard participait hier au congrès annuel de son association. Il a répondu aux questions des journalistes après son allocution, dans laquelle il a par ailleurs reproché au gouvernement d'avoir annulé plus tôt cette année, sans possibilité de compensation, les permis d'exploration qui avaient été accordés sur le lit et les îles du fleuve Saint-Laurent.

«La décision en ce sens procède d'une inquiétude compréhensible, s'agissant d'une zone aussi sensible que celle du Saint-Laurent», a-t-il dit. Mais, a-t-il ajouté «l'exclusion [d'un recours en compensation] nous met en en face d'un comportement qui n'est pas usuel pour un État de droit.»

M. Bouchard a vanté les mérites du gaz naturel comme carburant propre tout en niant, études à l'appui, que l'exploitation du gaz de schiste comporte des risques pour l'eau potable.

Sur le plan des retombées économiques, il a cité le modèle norvégien, tout en mettant en garde contre les limites de son importation au Québec. En plus d'imposer des redevances, la Norvège investit en assumant sa part de risque.