La quasi-absence de cas prouvés de contamination de puits d'eau potable aux États-Unis, malgré des centaines de milliers de forages pour l'exploitation du gaz de schiste, montre que les techniques actuelles sont efficaces, selon le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP).

C'est l'un des constats du Ministère contenus dans un document de travail déposé hier au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, dont les audiences sur le gaz de schiste débutaient hier.

«Les procédures de cimentation utilisées lors de la mise en place des forages sont régies par la réglementation du MRNF et accordent une protection aux eaux souterraines, affirme-t-on. Aux États-Unis, même à la suite de la mise en place de milliers de puits similaires, les cas de contaminations d'aquifères sont rares.»

En revanche, le MDDEP croit que l'exploitation de la ressource au Québec fera augmenter les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province.

Le Ministère cite une étude du service de protection de l'environnement de l'État de New York, qui évalue à 1163 tonnes les émissions annuelles de GES liées à la phase d'exploration de gaz de schiste pour un seul puits, et à 12 263 tonnes annuellement pour un puits dans la phase d'exploitation.

Le MDDEP établit en outre plusieurs impacts environnementaux potentiels de l'exploitation du gaz de schiste.

Citant toujours ses vis-à-vis de l'État de New York, le MDDEP note que les bassins de décantation des eaux de fracturation à la suite d'un forage peuvent émettre des polluants à des niveaux qui dépassent les normes.

Le MDDEP rabroue aussi le ministère des Ressources naturelles, en notant que le bruit du forage indiqué dans son document est mesuré à 1,5 km de distance. Rien dans la réglementation actuelle n'empêche un forage de se faire beaucoup plus près d'habitations, et cela a d'ailleurs été fait. «Il est donc probable que, sans la mise en place de mesures d'atténuation adéquates, les niveaux de bruit dépassent certains seuils», dit le MDDEP.

Le Ministère aborde aussi la question de l'impact cumulatif de l'industrie sur le territoire, en notant que la densité atteint six puits au kilomètre carré dans l'État de New York, même avec l'utilisation de forages horizontaux.