Les ouragans vont frapper plus souvent à l'avenir la côte nord-est des États-Unis à cause du réchauffement climatique provoqué par les gaz à effet de serre dus aux énergies fossiles, avertit une étude publiée mercredi.

Au fur et à mesure que la planète s'est réchauffée depuis quelques centaines d'années, les ouragans de l'Atlantique se sont déplacés vers le nord, de l'ouest des Caraïbes vers le nord-est de l'Amérique du Nord, indique cette étude parue dans la revue Scientific Reports. Et cette tendance se poursuivra si l'humanité continue à rejeter des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

« Nos résultats suggèrent fortement que les scénarios d'émissions futures se traduiront par des cyclones tropicaux plus fréquents sur les centres économiques et les zones habitées du nord-est des États-Unis », écrivent les chercheurs.

La pluie provoquée par les ouragans a une composition chimique unique, facile à reconnaître, qui est conservée dans les stalagmites. En analysant la composition chimique d'une stalagmite d'une grotte au Bélize, les chercheurs ont ainsi reconstitué les précipitations d'un ouragan dans l'ouest des Caraïbes sur une période remontant jusqu'à 450 ans.

Les données collectées montrent que le nombre moyen d'ouragans au Bélize a diminué alors que dans le même temps, ils sont devenus plus fréquents à des endroits comme les Bermudes ou la Floride, constate la Durham University (Grande-Bretagne) dont des chercheurs ont participé à l'étude.

Les ouragans qui dérivent vers le nord sont d'un type particulier - des tempêtes durables qui se développent près du Cap-Vert, au large de la côte ouest de l'Afrique. Ils sont influencés par la largeur et la position de la cellule de Hadley, un circuit atmosphérique de la région. La quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère ayant augmenté depuis la Révolution industrielle, la cellule de Hadley s'est développée, expliquent les chercheurs.

« Cela suggère que depuis la fin du 19e siècle, les émissions dues à l'homme sont devenues la cause principale du changement de trajectoire des ouragans, en modifiant la position des systèmes météorologiques à l'échelle globale », selon le communiqué.

« Si les émissions de dioxyde de carbone et de particules se poursuivent comme prévu, les ouragans pourraient dériver encore plus vers le nord, exacerbant le risque pour la côte nord-est des États-Unis », selon ce texte.

Selon les chercheurs, la dérive vers le nord-est des ouragans dits du Cap-Vert ne signifie toutefois pas moins de tempêtes pour la côte ouest des Caraïbes.