«Le risque climatique n'a jamais été perçu par autant de pays» et les États, dont la Chine, sont «bien plus préparés qu'en 2009» pour aboutir à un accord en 2015, a affirmé mercredi Laurence Tubiana, ambassadrice pour la France dans les négociations internationales.

«Nous sommes face à un risque climatique qui n'a jamais été perçu par autant de pays», a déclaré devant les députés français l'économiste de formation, trois jours après la publication par les experts mondiaux du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) de la plus large évaluation du changement climatique depuis 2007.

«Nous avons beaucoup plus de chances de réussir qu'à Copenhague», en 2009, lorsque la communauté internationale avait échoué à conclure un accord pour réduire l'ampleur et les conséquences du réchauffement, a estimé Laurence Tubiana.

Depuis, les pays se sont fixé comme objectif de sceller un tel accord fin 2015 à Paris.

«Il y a un degré de préparation sans précédent, dans les pays émergents, mais aussi aux États-Unis, où beaucoup d'états américains ont pris le chemin de la «décarbonisation» de l'économie via les énergies renouvelables, des bâtiments à énergie positive, les réseaux intelligents», a-t-elle expliqué.

«L'Afrique du Sud et le Brésil pensent qu'il faut un bon accord en 2015, la Chine est très décidée, l'Inde est plus interrogative», a-t-elle détaillé. «Depuis 2009, beaucoup de pays ont réfléchi sur comment engager la transformation de leur économie» pour se détourner des énergies fossiles notamment, selon la négociatrice.

«La Chine voudrait un accord pour l'aider dans la réorientation» de son économie, car il y a dans ce pays «une perception très forte des risques climatiques, surtout sur ses cotes, et d'un point de vue sanitaire, avec la pollution due au charbon et à l'automobile», a expliqué la diplomate.

Au-delà des États, «il y a une mobilisation des acteurs économiques sans précédent», s'est réjoui Laurence Tubiana en citant notamment «des fonds de pension, des banques commerciales comme Bank of America, des assureurs qui commencent à prendre en compte le risque carbone».

Il y a aussi «un noyau économique qui n'existait pas il y a dix ans», avec de grands groupes engagés dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique par exemple, a également souligné la diplomate.

La communauté internationale se retrouvera du 1er au 12 décembre à Lima pour la conférence annuelle de l'ONU sur le climat, qui doit permettre de poser les jalons de l'accord 2015.