L'annonce mercredi du remplacement du ministre polonais de l'Environnement en pleine conférence climatique de l'ONU qu'il préside à Varsovie a créé la surprise parmi les participants à cette conférence.

Le premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé un remaniement gouvernemental impliquant le départ du ministre de l'Environnement Marcin Korolec et des changements à la tête de six autres ministères.

«C'est dingue. Changer le ministre qui mène les négociations sur le climat (...) montre que le premier ministre Tusk n'est pas sincère au sujet de la nécessité d'un accord ambitieux sur le climat», a réagi Maciej Muskat, Directeur de Greenpeace Pologne.

M. Korolec continuera cependant à présider cette 19e COP à Varsovie jusqu'à sa clôture prévue vendredi et deviendra par la suite chef négociateur pour la Pologne «aussi longtemps que nécessaire», a précisé M. Tusk.

Le remplaçant de M. Korolec, Maciej Grabowski qui prendra officiellement ses fonctions de ministre de l'Environnement le 27 novembre, a de son côté annoncé mercredi que l'exploitation du gaz de schiste en Pologne allait être «sa priorité».

«L'accélération de l'exploitation du gaz non conventionnel provenant des roches de schiste est, et sera ma priorité», a déclaré à la presse M. Grabowski.

«Je suis convaincu que nos ressources naturelles peuvent donner une impulsion encore plus forte au développement du pays», a-t-il ajouté.

Pour assurer son indépendance énergétique, la Pologne veut continuer à exploiter son charbon et ne cache pas non plus son intention de s'appuyer sur le gaz de schiste, faisant hurler les écologistes.

Le gouvernement a déjà accordé à une trentaine de sociétés, notamment Chevron ou Lane Energy, quelque 105 concessions.

Au total, 12,5 milliards d'euros pourraient être investis d'ici à 2020 pour exploiter ces gisements.