La chaleur dégagée par l'activité et les transports dans les villes modifie localement les courants aériens et peut influer sur la température dans des régions situées à des milliers de kilomètres, selon une étude parue dimanche dans Nature Climate Change.

Cette étude pourrait éclairer une énigme liée au climat : pourquoi certaines régions de l'hémisphère Nord connaissent des hivers plus doux que ce que prévoient les modèles numériques climatiques?

Les villes génèrent beaucoup de chaleur, à travers les transports, les bâtiments et l'énergie utilisée pour le chauffage ou l'air conditionné.

Une équipe de chercheurs américains, en utilisant des modèles numériques, a étudié les effets de cette chaleur «perdue», qui n'affectent pas seulement les habitants des villes.

Cette chaleur gagne en effet les courants aériens, appelés courants-jets, et augmente leur débit. Ces courants peuvent alors transporter cette chaleur vers des régions très éloignées et y augmenter la température jusqu'à 1 °C, selon ces chercheurs de l'Université de Californie, à San Diego, de l'Université de Floride et du Centre national de recherche atmosphérique (NCAR).

Leurs modèles font ainsi état d'un réchauffement en automne et en hiver sur de grandes parties du nord du Canada, de l'Alaska et du nord de la Chine. En Europe, la modification dans les courants atmosphériques aurait en revanche pour effet de refroidir localement certaines régions, notamment en automne.

L'effet sur les températures globales, néanmoins, resterait négligeable, produisant un réchauffement moyen de seulement 0,01 °C à l'échelle de la planète.