La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, accueille ce lundi une conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique qui doit préparer le rendez-vous de Cancun censé rattraper l'échec de Copenhague.

Pour cette conférence de six jours, 3000 délégués du monde entier --gouvernements, centre de recherches, groupes industriels et ONG-- ont afflué à Tianjin, à environ 150 km de Pékin.

La conférence préparatoire, qui s'ouvre à 10h (22h, heure de Montréal), doit tenter de réduire les divergences entre les pays avant celle de Cancun (Mexique), qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre, un an après celle de Copenhague.

L'objectif final est un accord sur un traité permettant de réduire les gaz à effet de serre (GES) qui serait scellé un an plus tard en Afrique du Sud, à temps pour remplacer le protocole de Kyoto expirant à la fin 2012, à condition toutefois que le nouveau texte soit rapidement ratifié par les capitales.

Considéré comme un échec, le sommet de Copenhague s'était soldé par un accord politique négocié à la hâte par une poignée de chefs d'Etat, qui fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, mais sans calendrier et en restant évasif sur les moyens d'y parvenir.

Mais les experts et les ONG n'attendent pas de grandes avancées à Tianjin, alors que persiste l'opposition entre pays développés et en développement.

«Nos espérances ne sont pas très élevées, car nous ne constatons pas chez les gouvernements une volonté pour faire vraiment avancer les négociations», a déclaré à l'AFP Wendel Trio, directeur des campagnes climat de Greenpeace.

Pour la première fois, Pékin accueille un rendez-vous de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), un choix salué par des spécialistes.

«Nous estimons significatif que la Chine souhaite être un participant actif et un contributeur aux négociations», a estimé Barbara Finamore, qui dirige pour la Chine le programme du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), une organisation écologiste.

La semaine dernière, la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres, avait insisté sur les efforts à réaliser de la part des pays développés et des pays en développement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du changement climatique.

Les observateurs s'attendent que la Chine, tenue en partie pour responsable de l'échec de Copenhague, se serve de Tianjin comme une vitrine pour mettre en valeur ses efforts dans le domaine des énergies renouvelables, mais reste toujours fermement opposée à des engagements chiffrés de réduction des émissions polluantes par les pays en développement.