Des experts du climat estiment que la décision du gouvernement fédéral d'acheter l'oléoduc Trans Mountain exerce une pression supplémentaire sur le premier ministre Justin Trudeau pour qu'il présente un plan solide sur les changements climatiques et l'accord de Paris lors du sommet du G7, en fin de semaine.

Alors que M. Trudeau s'apprête à accueillir les dirigeants de sept pays industrialisés, vendredi dans Charlevoix, le principal négociateur italien pour les changements climatiques lors du sommet de l'an dernier, en Italie, croit que les dirigeants européens verront dans cette décision d'Ottawa une preuve que l'Europe devra maintenant porter le flambeau dans ce dossier.

Luca Bergamaschi rappelle aussi que les dirigeants européens du G7 sont à bout de patience face aux positions du président américain Donald Trump sur les tarifs douaniers et les changements climatiques, et qu'ils adopteront la ligne dure sur les questions environnementales, lors du sommet de La Malbaie.

Catherine Abreu, directrice générale du Réseau action climat Canada, affirme que l'achat de l'oléoduc forcera M. Trudeau à livrer un message environnemental fort au sommet du G7. Elle estime que les récents tarifs douaniers imposés par M. Trump sur l'acier et l'aluminium pourraient en fait faciliter les rapprochements entre le premier ministre canadien et les leaders européens, et donner lieu à plus qu'un compromis dilué à l'issue du sommet.

Mme Abreu et M. Bergamaschi rappellent tous les deux que les organisations environnementales internationales souhaitent que les membres du G7 montrent la voie aux pays du monde entier pour relever les cibles en matière d'émissions de gaz à effet de serre - qui demeurent beaucoup trop basses, selon les écologistes.