La glace de l'océan Arctique a atteint son deuxième niveau le plus bas cet été depuis que les scientifiques ont commencé à la surveiller par satellite, un phénomène que les chercheurs voient comme un autre signe inquiétant du réchauffement de la planète.

Le Centre national de données sur la neige et la glace, qui est situé au Colorado, aux États-Unis, a annoncé que la glace de l'océan Arctique était arrivée à son point le plus bas de la saison chaude, samedi, à 4,14 millions de kilomètres carrés. Le record de 3,39 millions de kilomètres carrés avait été atteint en 2012.

Le directeur du Centre, Mark Serreze, a déclaré que le niveau de cette année était techniquement de 10 000 kilomètres carrés de moins qu'en 2007. Il a cependant précisé que les données pour ces deux années étaient si similaires qu'elles étaient en fait à égalité.

Selon M. Serreze, même si l'année 2016 n'a pas établi de nouveau record, elle a tout de même confirmé la tendance à la baisse et n'a fourni aucune preuve que la situation s'améliorait.

Il a expliqué que les données de cette année avaient renforcé le principe selon lequel l'Arctique serait le premier système écologique à être touché par les changements climatiques et servirait donc de sonnette d'alarme.

Le niveau minimum pour 2016 est moins élevé d'environ 2,56 millions de kilomètres carrés que la moyenne de 1979 à 2000. Cela correspond à la superficie combinée de l'Alaska et du Texas.

«Il s'agit d'une perte immense», a commenté Mark Serreze, confiant qu'il ne serait pas surpris que l'océan Arctique soit complètement libre de glace l'été d'ici 2030, une situation qui aura un impact sur la sécurité internationale.

«La tendance est claire et préoccupante, a souligné Kevin Trenberth, un chercheur du Centre national de recherche atmosphérique, dans un courriel. C'est la raison pour laquelle l'ours polaire est le symbole des changements climatiques provoqués par l'être humain. Mais les effets ne se feront pas sentir seulement en Arctique.»

Les experts du climat ne s'entendent pas au sujet d'une récente théorie avançant que la fonte de la glace de l'océan Arctique pourrait changer le courant-jet et les conditions météorologiques plus au sud, surtout en hiver.

«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas en Arctique, a indiqué Michael Mann, un spécialiste du climat de l'Université de Pennsylvanie. Il semble de plus en plus probable que le recul important de la glace de l'océan Arctique influence la météo des latitudes tempérées et pourrait être au moins en partie responsable des intempéries plus destructrices que nous avons observées au cours des dernières années.»