Les météorologues de MétéoMédia prévoient que le mois de mars sera froid au Québec, que l'arrivée du printemps sera tardive et qu'il sera généralement frais cette année.

Dans leur aperçu du printemps pour les mois de mars, d'avril et de mai, ces météorologues s'attendent à ce que des Prairies jusqu'aux provinces atlantiques, le patron météo des températures froides devrait dominer jusqu'à au moins la fin mars, avec des températures sous les normales et probablement aussi en avril et en mai.

Ce froid persistant s'explique par l'hiver inhabituel que nous avons eu et qui aura deux conséquences sur l'air chaud qui devrait normalement remonter des États-Unis vers le Canada.

«Le printemps va avoir de la difficulté à venir s'installer étant donné que les Grands Lacs sont plus gelés qu'à la normale, explique la chef météorologue de Météomédia, Marie-Josée Grégoire. Tant que cette glace sera aussi présente, la chaleur qui vient du sud des États-Unis va avoir du mal à venir s'installer puisque la masse d'air sera refroidie en passant au-dessus des Grands Lacs.»

Cette situation sera empirée par le fait que l'air ne sera déjà moins chaud qu'à l'habitude en arrivant au-dessus des Grands Lacs, ajoute-t-elle.

«La neige au sol est plus au sud, aux États-Unis qu'à la normale. On le sait, New York et Boston ont eu beaucoup de neige, le Tennessee, la Pennsylvanie ont eu énormément de neige aussi. Tant que cette neige au sol est encore présente, nous n'aurons pas de chaleur au Québec.»

Ces quantités de neige s'expliquent d'ailleurs par les grands froids qui ont sévi dans le centre du pays, en Ontario et au Québec.

«Cet hiver, le froid nous a vraiment servi de bouclier (au Québec), a expliqué Mme Grégoire. Les systèmes dépressionnaires ont été bloqués et détournés vers l'est et, en se dirigeant vers la côte, ils ont été gonflés par la chaleur du Gulf Stream pour s'intensifier et c'est pour ça qu'ils ont laissé autant de neige au Nouveau-Brunswick. C'est pour ça que Moncton se retrouve avec 395 cm de neige.»

Et les nouvelles ne sont guère encourageantes pour les provinces maritimes, ajoute-t-elle.

«Tant que le froid est persistant au Québec, les systèmes dépressionnaires vont se diriger vers la côte. Ça ne veut pas dire que nous n'aurons pas de neige au Québec, mais les grosses tempêtes ce sont plutôt la côte est des États-Unis et les Maritimes qui vont les avoir.»

«En moyenne, Moncton reçoit en mars-avril-mai un autre 100 cm. Ils risquent donc encore d'y goûter au mois de mars avec la neige», indique-t-elle.

Au Québec, la couche de neige au sol inférieure à la moyenne et les températures sous les normales pourraient donner le temps au sol de dégeler et entraîner un dégel plus lent, ce qui réduirait les risques d'inondations majeures. Mme Grégoire avertit toutefois qu'il faudra garder un oeil très attentif aux glaces sur les cours d'eau.

«Avec l'épaisseur de glace sur les cours d'eau, le risque d'embâcles est plus élevé et c'est ce qu'il faudra surveiller.»

En contrepartie, la couverture de neige est tellement épaisse au Nouveau-Brunswick que les risques d'inondation seront particulièrement élevés cette année.

À l'autre extrémité du pays, la Colombie-Britannique et la côte ouest du Yukon verront la tendance douce qu'ils connaissent cet hiver se poursuivre avec des températures au-dessus des normales au printemps. Les Prairies connaîtront des températures sous les normales en mars, mais constateront une remontée près des normales en avril et en mai.