L'année 2013 a été l'une des plus chaudes sur le globe depuis le début des relevés de températures en 1880, ont annoncé mardi la Nasa et l'Agence atmosphérique américaine, confirmant selon les climatologues la poursuite du réchauffement de la planète.

La température moyenne combinée sur les terres et les océans a été de 14,52 degrés Celsius l'an dernier, soit 0,62 degré de plus que la moyenne du XXe siècle, ce qui fait de 2013 la quatrième année la plus chaude depuis 134 ans, précise dans son rapport annuel l'Agence océanographique et atmosphérique américaine (NOAA).

Toutes les années du XXIe siècle (2001-2013) comptent parmi les 15 plus chaudes dans le monde depuis 1880 et les trois plus chaudes dans les annales ont été 2010, 2005 et 1998, ajoute la NOAA, qui précise que 2013 a aussi marqué la 37e année d'affilée avec une température moyenne supérieure à la moyenne du XXe siècle.

En moyenne, la température du globe grimpe de 0,06 degré par décennie de 1880 à  2013 - une hausse qui passe à 0,15 degré par tranche de 10 ans entre 1964 et 2013.

Les estimations de température de la Nasa dans le monde l'an dernier ne sont que très légèrement différentes de celles de la NOAA.

Ainsi 2013 a été selon les relevés de l'agence spatiale américaine la 7e année la plus chaude sur le globe depuis 1880 avec une température moyenne de 14,6 degrés Celsius, 0,6 degré de plus que la moyenne du XXe siècle.

La tendance générale d'un réchauffement de la Terre ne fait pas de doute, explique le principal climatologue de la Nasa, Gavin Schmidt: «Les tendances à long terme des températures à la surface de la Terre sont inhabituelles et l'année 2013 est venue conforter les indications d'un changement climatique en cours», a-t-il dit lors d'une conférence de presse téléphonique avec le directeur du centre des données climatiques de la NOAA, Thomas Karl.

Chaleur record en Australie

«Alors qu'une année ou une saison peut être affectée par des événements météorologiques, cette analyse montre la nécessité de continuer à surveiller l'évolution des températures sur le long terme», a-t-il ajouté. «Je voudrais que le public voit dans ces chiffres que les tendances à long terme du changement climatique sont extrêmement robustes (...) et qu'elles ne vont pas disparaître», a insisté le climatologue de la Nasa.

Chaque nouvelle année ne va pas nécessairement être plus chaude que la précédente mais avec le niveau actuel des gaz à effet dans l'atmosphère, les scientifiques s'attendent à ce que chaque future décennie soit plus chaude que la précédente, souligne le rapport de la Nasa.

Le niveau de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, qui provient surtout de la combustion du charbon, du pétrole et d'autres activités industrielles, est au plus haut niveau depuis 800 000 ans. Il était de 285 part par million en 1880 et dépassait les 400 ppm en 2013.

Malgré les températures enregistrées en 2013, un des facteurs clé de l'année passé a été l'absence du courant chaud du Pacifique El Nino qui a des effets météorologiques importants sur le globe et contribue entre autres à la montée des températures. Mais El Nino pourrait de nouveau se manifester en 2014 et 2015, selon ces climatologues.

Le réchauffement de la planète continue aussi à faire fondre les glaces arctiques avec comme conséquence à terme la montée du niveau des océans, qui un jour menacera les populations vivant près de certaines côtes dans le monde

L'étendue de la banquise arctique a ainsi été en 2013 au dessous de la moyenne: elle «a fortement diminué surtout depuis les dix à onze dernières années», a souligné Thomas Karl.

Alors que sur la plupart du globe, 2013 a vu des températures relativement plus chaudes que la moyenne, les États-Unis - à l'exception de l'Alaska et de Hawaii - ont, eux, enregistré des températures plus fraîches. Plusieurs pays comme l'Australie ont en revanche eu une année de chaleur record.