Les représentants des 17 pays les plus pollueurs de la planète se retrouvent jeudi à Washington pour le coup d'envoi d'une semaine de discussions sur les changements climatiques qui dira si un accord reste possible à la conférence de Copenhague.

Si près du but (la conférence mondiale sur le climat se tiendra du 7 au 18 décembre), de nombreux responsables confient leur pessimisme en évoquant les désaccords persistants entre pays développés et en développement et l'absence d'engagements sur le financement de la lutte contre le réchauffement planétaire. «Franchement, les négociations officielles de l'ONU sont difficiles», reconnaît l'émissaire américain sur le climat Todd Stern, alors que le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a évoqué «un danger réel» d'échec à Copenhague.

«La situation est un peu désespérée, le temps nous file entre les doigts,» déclarait récemment à l'AFP le ministre brésilien de l'Environnement Carlos Minc.

La «Global Climate Week» démarre donc jeudi, au niveau ministériel, avec le Forum des principales économies (MEF) à Washington, qui réunit pays industrialisés et grands émergents.

Afin d'impliquer davantage les chefs d'État et de gouvernement dans la négociation, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, «très préoccupé» par le manque de progrès dans les discussions, les convoque de son côté mardi 22 en sommet au siège des Nations unies.

Les leaders des pays industrialisés et des grands émergents se retrouveront dans la foulée les 24 et 25 à Pittsburgh (Pennsylvanie, est) au G20, où les ministres des Finances doivent présenter des propositions sur le financement.

Cette semaine de discussions commence alors que Washington essaye de reprendre la main sur ce dossier, le président Barack Obama ayant radicalement changé la position de son pays par rapport à son prédécesseur George W. Bush.

«Le contexte est complètement différent maintenant. On sent que le pays est sur la bonne voie, celle d'une action forte en matière de changement climatique», estimait en juillet Michael Zammit Cutajar, président de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Peu avant, la Chambre des représentants avait approuvé une loi fixant des limites en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES), principale source de réchauffement de la planète, et visant à faire en sorte que l'économie américaine s'appuie sur des énergies vertes.

Copenhague a pour objectif de dégager un accord, qui doit entrer en vigueur à expiration de la première phase du Protocole de Kyoto en janvier 2013, pour enrayer une hausse vertigineuse des GES.

En juillet, les pays du G8 et ceux du MEF se sont engagés à maintenir la hausse du thermomètre mondial en dessous de 2°C (par rapport à la fin du 18è) pour éviter les impacts les plus dévastateurs du réchauffement.

Mais pour y parvenir, avertissent les experts, les émissions doivent cesser de grimper dès 2015 et plonger de moitié d'ici 2050.

Objectif qui suppose que les «pollueurs historiques» - Européens,  Nord-Américains et Japonais -, réduisent leurs dégagements de 80% d'ici cette date et de -25 à -40% dès 2020, par rapport à 1990.

«Ce qu'on espère cette semaine, c'est un langage politique fort de la part des leaders; pour que les négociateurs, qui se retrouveront à la fin du mois à Bangkok, disposent d'un mandat clair pour avancer», indique également Kim Carstensen, responsable du Climat au WWF-International.