La banquise de l'Arctique n'a vraisemblablement jamais été aussi réduite que cette année, a indiqué vendredi le Fonds mondial de la nature (WWF), qui a sommé la communauté internationale de se mobiliser face au réchauffement climatique.

«L'amincissement de la glace et ce qui semble devoir être la deuxième plus petite superficie jamais enregistrée attestent que le volume total de la banquise de l'Arctique pourrait bien avoir atteint son plus bas niveau historique», a souligné WWF dans un communiqué.

S'appuyant notamment sur les données du Centre national américain de la neige et de la glace (NSIDC), WWF rappelle que la superficie des glaces s'approche cet été du plus-bas de 4,13 millions de km2, atteint l'an dernier.

Les chiffres définitifs pour cette année devraient être connus dans quelques jours.

Les glaces qui demeurent sont de plus en plus jeunes et donc de plus en plus fragiles. «La superficie de glace de plus de cinq ans a diminué de 56% de 1985 à 2007», a noté WWF.

La banquise «disparaîtra complètement l'été entre 2013 et 2040», a affirmé à l'AFP Clive Desiré-Tesar, porte-parole du programme Arctique de WWF.

Le réchauffement climatique de l'Arctique, deux fois plus rapide que dans le reste du monde, menace l'écosystème local, dont les ours polaires, et risque de s'accélérer, la glace qui renvoie les rayons du soleil cédant la place à l'eau qui les absorbe.

«Les États négocient actuellement un nouvel accord sur le climat qui doit entrer en vigueur en 2013 quand la première phase du Protocole de Kyoto (sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ndlr) expire», a commenté Martin Sommerkorn, cité dans le communiqué.

«Les gouvernements doivent accélérer ces négociations et assurer un nouvel accord sur le climat au sommet de Copenhague en décembre 2009, dans 15 mois seulement», a-t-il dit.

Le recul des glaces ouvre aussi les perspectives d'une exploitation des énormes ressources d'hydrocarbures que la région pourrait contenir et l'ouverture de nouvelles routes maritimes entre la côte est américaine et l'Asie, et entre l'Asie et l'Europe.

Selon les géologues américains de l'USGS, la région recèle 13% des réserves de pétrole et 30% des réserves de gaz naturel non-découvertes de la planète.