Un rapport exhaustif produit par les trois pays membres de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) laisse entendre que les ménages canadiens produisent de plus en plus de déchets.

La Commission de coopération environnementale conclut que le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle important pour s'attaquer au problème, notamment en coordonnant la gestion des déchets organiques des ménages canadiens et en contribuant à créer un marché pour récolter les produits de la récupération.

Environnement Canada n'avait pas commenté le rapport au moment d'écrire ces lignes.

La responsabilité des déchets organiques incombe aux gouvernements provinciaux et locaux au Canada, ce qui complique la collecte de données sur la gestion des déchets. Les informations les plus récentes contenues dans le rapport datent de six ans.

Mais celles-ci suggèrent que les Canadiens sont parmi les champions des déchets dans le monde, et que la situation ne s'améliore pas.

Le volume de déchets alimentaires et de résidus du jardin a largement augmenté de 2002 à 2012, passant de 230 kilogrammes par personne à près de 300.

«Nous, en tant que Nord-Américains sommes très bons pour consommer», a souligné l'un des coauteurs, David Donaldson.

Toutefois, seulement moins du tiers de ces déchets sont épargnés du dépotoir, pour aller au recyclage, au compost ou dans des installations semblables.

Selon M. Donaldson, le fait de jeter ces déchets avec tous les autres est une occasion manquée de les convertir en matériaux utiles, comme le compost.

Et le Canada ne se sert pas assez d'installations existantes, selon le rapport. Il suggère que les composts canadiens sont sous-utilisés de 38 pour cent et qu'ils pourraient contenir 1,6 million de tonnes de plus.

Le rapport propose entre autres d'instaurer une agence nationale pour colliger des données et partager les meilleures pratiques. En Nouvelle-Écosse, par exemple, les habitants placent leurs déchets dans des sacs transparents, ce qui permet aux gestionnaires de déchets de bien voir ce qu'il y a à l'intérieur.

Le gouvernement pourrait aussi augmenter la récupération en alourdissant le prix d'enfouissement dans les dépotoirs.

En Alberta, les frais d'enfouissements sont aussi bas que 25 $ la tonne, alors que le prix est deux fois plus élevé pour les activités de compost, selon l'étude.

«Cela crée un obstacle pour que les organisations disposent de déchets organiques de façon idéale», a souligné M. Donaldson.

Le gouvernement aurait aussi avantage à fournir des incitatifs pour produire de l'énergie avec les déchets, ce que l'on appelle communément les biogaz.

Ottawa devrait également mieux éduquer ses citoyens pour les encourager à moins jeter leurs produits dans les ordures.

Les bénéfices de telles démarches sont importants, selon le rapport.

Le gouvernement dépenserait d'argent sur la gestion des dépotoirs et les sols voués à l'agriculture seraient améliorés. Le Canada pourrait d'ailleurs diminuer de 3,4 mégatonnes ses émissions de gaz à effets de serre provenant des dépotoirs.