La population de papillons monarques venant hiberner au Mexique a chuté d'un quart cette saison, pour des raisons climatiques, et pourrait en outre être affectée par le mur que le président américain Donald Trump veut construire à la frontière, ont indiqué jeudi les autorités mexicaines.

Ces papillons orange et noir ont occupé cette saison moins de 3 hectares de forêt de pins contre 4 hectares l'an dernier, soit une chute de 27,4%.

Après un trajet épuisant de plus de 4000 kilomètres depuis le Canada, ces papillons colorés viennent se poser par grappes sur les troncs des arbres d'une vaste zone montagneuse à cheval entre les États de Mexico et du Michoacan, où leur population est mesurée.

«Les raisons de cette chute sont principalement des événements climatiques extrêmes», a déclaré Alejandro Del Mazo, commissaire auprès du gouvernement en charge des zones naturelles protégées.

L'an dernier, une vague de froid et des chutes de neige avaient touché le secteur.

La population de papillons s'était accrue l'an dernier, mais environ 7% ont été tués durant une tempête en mars, au moment où ils repartent habituellement vers les États-Unis.

M. Del Mazo a averti que la survie des papillons pourrait être menacée par le mur que M. Trump veut faire ériger le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Ce mur pourrait modifier les marqueurs naturels qui guident ces insectes à travers la frontière, a-t-il expliqué.

«Sans aucun doute, fragmenter les habitats et peut-être causer des changements dans les affluents et rivières que nous partageons avec les États-Unis pourraient avoir un impact», a indiqué M. Del Mazo.

Au cours de son long périple, cet insecte a besoin d'identifier des refuges, des points d'eau qui, s'ils sont altérés, «peuvent avoir un impact, même s'il est encore trop tôt» pour en mesurer les conséquences, ajoute M. Del Mazo.

Le papillon monarque est menacé par la déforestation sauvage et par l'usage d'herbicide qui prive cette espèce de l'asclépiade, l'unique plante dans laquelle elle pond ses oeufs et dont ses larves se nourrissent.

Pour lutter contre la déforestation, le gouvernement mexicain a mis en place une unité spéciale de police chargée de repérer les scieries clandestines installées dans la montagne.