Le nombre de jours où l'air à Montréal était de bonne qualité a grimpé en 2015, selon les données ouvertes de la Ville. On compte néanmoins une journée de plus qu'en 2014 où la qualité de l'air était mauvaise au point d'être dangereuse pour la santé.

Les Montréalais ont connu un nombre plus élevé de journées où la qualité de l'air était bonne plutôt qu'acceptable. L'air était de bonne qualité une journée sur cinq en 2015, contre moins d'une journée sur sept en 2014.

Cela dit, la ville a enregistré 64 jours de mauvaise qualité de l'air en 2015, soit une journée de plus que dans le bilan de la Ville de 2014. Les particules fines (PM2,5) remportent encore le gros lot: elles sont responsables de 63 jours sur les 64, contre une seule journée pour l'ozone.

Pire mois de janvier depuis 2010

Le mois de janvier 2015 a compté 14 jours de mauvaise qualité de l'air. C'est le pire bilan depuis 2010, la moyenne étant autour de neuf jours. «Il a fait très froid. Le chauffage au bois a probablement nui», explique Karine Price, toxicologue à la Direction de santé publique de Montréal. Janvier 2015 a en effet été le plus froid depuis cinq ans, selon les données d'Environnement Canada à Montréal. Mais le vent, l'humidité, les précipitations ou la quantité d'abrasifs utilisés influencent aussi la qualité de l'air, rappelle André Bélisle, porte-parole de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

Chauffage au bois

En août, Montréal a adopté un règlement sur les appareils et foyers utilisant un combustible solide. Il vise «50 000 appareils» dans les 19 arrondissements, dit Réal Ménard, responsable de l'environnement à la Ville, sur les 85 000 poêles que compte l'île. Dans ces arrondissements, il est désormais interdit d'utiliser ces appareils lors d'alertes au smog. Dès octobre 2018, seuls ceux qui émettent moins de 2,5 g/h de particules fines seront autorisés, sauf lors de pannes d'électricité de plus de trois heures.

Bonne nouvelle au centre-ville

La station qui mesure la qualité de l'air dans Ville-Marie remporte depuis 2010 le palmarès du plus grand nombre de jours de mauvaise qualité de l'air dans l'île. Mais en 2015, on compte 11 jours de moins de mauvaise qualité de l'air par rapport à 2014. On a aussi relevé plus de journées où la qualité de l'air était bonne.

Impacts sur la santé

Dans l'île de Montréal, on dénombre chaque année plus de 1500 décès prématurés associés à la pollution atmosphérique, selon Santé Canada. «L'Organisation mondiale de la santé a classé la pollution atmosphérique comme étant cancérigène», rappelle Karine Price, toxicologue à la Direction de santé publique de Montréal.

Comment est calculé l'IQA?

La Ville publie chaque jour un indice de la qualité de l'air (IQA). Si l'IQA est de 1 à 25, la qualité de l'air est «bonne». De 26 à 50, elle est «acceptable» et, à partir de 51, «mauvaise». L'IQA est calculé à partir de cinq polluants mesurés en continu dans les stations du Réseau de surveillance de la qualité de l'air de Montréal (RSQA). Les cinq polluants sont: monoxyde de carbone, dioxyde d'azote, ozone, particules fines, dioxyde de soufre.

Une journée de mauvaise qualité de l'air due aux particules fines est décrétée lorsque leur concentration dépasse 35 microgrammes par mètre cube pendant au moins trois heures pour une station. Quant à l'ozone, la concentration doit dépasser 160 microgrammes par mètre cube sur une moyenne horaire pour une station.

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MÉTHODOLOGIE

La Presse a utilisé les données ouvertes publiées chaque jour par la ville de Montréal pour obtenir ses résultats. Les valeurs de 2014 proviennent du bilan de la qualité de l'air de la ville de Montréal. La Ville publiera au printemps son bilan pour 2015 et il pourrait y avoir des différences avec les données compilées par La Presse. En effet, les valeurs de la 23e heure du jour ne sont pas rapportées à la même journée dans les données ouvertes que dans le bilan et l'équipe du RSQA corrige parfois des anomalies pour son bilan.

- Avec la collaboration de Philippe Teisceira-Lessard