La fragilisation et la fonte des glaces dans l'Arctique devraient être réduites grâce à des règles environnementales plus serrées qui seront probablement adoptées cette semaine à l'occasion d'un vote final d'une organisation internationale sur les voies d'expédition nordique.

Mais des groupes environnementaux, présents à la rencontre de l'Organisation maritime internationale, à Londres, ont fait valoir que les mesures proposées pour le Code polaire laissaient encore des brèches importantes.

Kevin Harun, de Pacific Environment, un groupe établi aux États-Unis ayant pris part aux discussions, a dit croire qu'il s'agissait d'un «grand pas en avant», mais qu'il y avait encore beaucoup de travail à faire.

L'Organisation maritime internationale est une entité commanditée par l'ONU qui établit des règles de transports sur les océans. L'automne dernier, elle a donné une approbation préliminaire à une série de mesures environnementales.

L'organisation doit tenir un vote final sur ces mesures cette semaine, et un résultat favorable est attendu. Ces mesures incluent une interdiction du rejet de pétrole, d'eaux huileuses et de produits chimiques toxiques. Les propositions restreindraient aussi le rejet de déchets alimentaires à proximité des côtes.

Il s'agit de règles plus strictes que ce qui prévaut pour les autres océans, a souligné M. Harun, parlant d'un précédent important. Toutefois, ces mesures n'interdisent pas l'utilisation de mazout lourd, a fait valoir le porte-parole de Pacific Environment. Le mazout lourd est une source majeure de noir de carbone, qui est considéré comme un conducteur important derrière les changements climatiques, car il noircit la neige et la glace et rend la fonte plus rapide.

«C'est épais, visqueux, sale et persistent, ne s'évapore pas et représenterait un réel désastre s'il y avait un déversement. Ils n'ont pas abordé du tout cet enjeu», a soutenu M. Harun.

Michael Byers, un expert en droit sur l'Arctique et enseignant à l'Université de la Colombie-Britannique, a souligné que le carburant lourd brûlé par la plupart des navires passant dans l'Arctique est déjà interdit dans l'Antarctique.

«Il y avait un véritable espoir que l'Organisation maritime internationale élargisse cette interdiction, a dit M. Byers. (Le code) est un premier pas nécessaire, mais il ne s'attaque pas à l'enjeu principal.»