Les changements climatiques ne créeront pas nécessairement de «réfugiés climatiques», mais ils altéreront profondément les migrations économiques. C'est la conclusion d'un rapport britannique paru en 2008, l'une des analyses les plus fouillées sur la question.

Les auteurs, des géographes et des démographes de l'Université de Sussex, avancent que les migrations latino-américaines vers le sud des États-Unis et africaines vers le sud de l'Europe se tariront avec l'assèchement de ces régions aujourd'hui fertiles. Elles seront remplacées par des mouvements de population vers les terres agricoles du nord de l'Europe, du Canada et de la Russie centrale, dont la productivité augmentera.

Investissements nécessaires

Des investissements dans les pays les plus vulnérables aux changements climatiques permettront d'atténuer les migrations climatiques, que certains rapports chiffrent à 150 millions de personnes d'ici à 2050. En Éthiopie, par exemple, des investissements dans le stockage d'eau d'irrigation et dans les stations météorologiques sont urgents, alors qu'au Bangladesh, pays déjà touché par des migrations internes saisonnières, des programmes de mitigation des inondations sont nécessaires. Les auteurs du rapport britannique citent en exemple un programme que l'ACDI a financé il y a quelques années au Bangladesh.