Les États-Unis ont fait part samedi de leur «déception» après une semaine de négociation sur le climat à Tianjin (Chine), estimant que «très peu de progrès» avaient été accomplis sur des questions clés, et se sont dit «préoccupés» pour la réunion de Cancun (Mexique).

Le principal négociateur américain, Jonathan Pershing, a notamment visé l'attitude de la Chine dans ces négociations. «Pour l'instant, les intérêts des deux pays ne coïncident pas», a-t-il dit.

«Notre but et celui de la plupart des pays ici est d'oeuvrer à un paquet équilibré de décisions couvrant les principales questions afin de parvenir à un accord à Cancun. Nous avons fait des progrès très modestes», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Il s'exprimait au terme d'une conférence de l'ONU sur le climat, à laquelle assistaient 170 pays. Il s'agissait de la dernière avant le grand rendez-vous climat de Cancun (29 novembre au 10 décembre), un an après l'échec de Copenhague.

«Nous sommes en particulier déçus du fait que nous n'ayons accompli que très peu de progrès sur la question centrale» du contrôle des actions entreprises par chacun des pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Il s'agit d'une question très sensible pour Pékin, particulièrement rétif à tout contrôle extérieur sur ses actions dans ce domaine.

«Ces éléments sont au coeur d'un accord. Et l'absence de progrès nous préoccupe pour l'issue de Cancun», a ajouté M. Pershing.

Le négociateur a souligné l'importance de parvenir à un accord avec Pékin, soulignant que les États-Unis et la Chine étaient «le principal pays développé» et «le principal pays en développement», et qu'ensemble, ils «émettent près de la moitié de l'ensemble des gaz à effet de serre» de la planète.

«Il n'y a pas de solution au problème» du climat «à moins que nous ne trouvions une solution ensemble», a-t-il dit. Or, «nous n'avons pas encore trouvé le chemin du succès».

«Il semble que jusqu'à présent, les intérêts des deux pays ne coïncident pas», a-t-il lancé.

M. Pershing a néanmoins reconnu «quelques progrès» lors de la semaine sur des dossiers concrets dont le principe avait été acté dans l'accord de Copenhague.

Il s'agit de la création d'un Fonds vert, un mécanisme pour le transfert de technologies ou pour aider les pays les plus vulnérables à «s'adapter» aux impacts du changement climatique, ainsi que sur la lutte contre la déforestation.

Les négociations de «cette semaine nous ont rapprochés d'un ensemble structuré de décisions qui peuvent faire l'objet d'un accord à Cancun», avait déclaré un peu plus tôt la responsable en chef du climat à l'ONU, Christiana Figueres.

Au cours de la semaine, Chinois et Américains se sont accusés d'être responsables de l'absence de percée dans ces négociations censées paver la voie à un accord efficace et global pour lutter contre le changement climatique.

Pékin accuse les pays développés, et en particulier les États-Unis, de ne pas en faire assez en matière de réduction d'émissions de GES, et de ne pas endosser leur «responsabilité historique» à cet égard.

Le président Barack Obama s'est engagé à réduire les émissions de GES des États-Unis de 17% d'ici à 2020, par rapport à leurs niveaux de 2005. Ceci correspond à une réduction de 4% par rapport à 1990, base retenue par l'Union européenne qui s'est fixé un objectif de réduction de 20%.

Mais le Congrès américain n'a pas réussi à voter une loi pour lutter contre le réchauffement climatique.