Une enquête indépendante sur un scandale impliquant l'un des centres majeurs de recherche sur le climat a estimé mercredi que la «rigueur et l'honnêteté» des chercheurs, accusés de manipulation, ne faisaient aucun doute, mais relevé un manque de coopération.

Cette enquête portait sur l'affaire du «climategate», lorsque des chercheurs du Centre de recherche sur le climat de l'Université d'East Anglia (CRU) avaient été accusés de manipuler les données sur les températures dans le monde pour étayer la thèse du réchauffement climatique. Les données du CRU sont notamment utilisées par le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), organisme de l'ONU.

Ce scandale avait éclaté en novembre, quelques jours avant le sommet de l'ONU sur le climat à Copenhague, avec la publication sur Internet de plus d'un millier de courriels et de documents de chercheurs collaborant avec le CRU, victime d'un piratage informatique ou de fuites.

L'un des courriels de Phil Jones, directeur démissionnaire du CRU, évoquait une «ruse» pour manipuler les relevés de température afin de «dissimuler une baisse» de celle-ci.

L'enquête, menée par Sir Muir Russell et financée par l'université d'East Anglia, a estimé qu'un graphique évoqué dans cet email était «trompeur» car il n'exposait pas clairement les actions des scientifiques.

Mais cette omission ne visait pas à manipuler les données, selon le rapport pour lequel la procédure employée aurait du être clairement précisée dans la légende accompagnant le graphique, utilisé par l'Organisation météorologique mondiale en 1999.

Une enquête parlementaire s'était rangée en mars du côté des scientifiques, estimant qu'ils avaient agi conformément aux pratiques habituelles en refusant de transmettre des données sur les températures dans le monde et qu'ils n'avaient pas cherché à tromper.

L'enquête de Sir Muir a blanchi les chercheurs du CRU de la totalité des accusations contre eux.

En revanche, elle a noté leur «manque de coopération» face aux demandes déposées en vertu de la législation sur la liberté d'information, et indiqué que des emails auraient été effacés pour ne pas être disponibles dans le cadre de telles requêtes.

Le CRU était «peu coopératif et sur la défensive» face aux questions sur les stations météo relevant les températures mais, a souligné le rapport, ces données étaient directement disponibles via d'autres sources.

Ces accusations de manipulation avaient été jeté le doute sur la théorie du réchauffement climatique et déclenché plusieurs enquêtes.

Dans un rapport publié lundi, l'Agence néerlandaise d'évaluation de l'environnement (PBL) a estimé que le Giec n'avait pas commis d'erreurs majeures dans son rapport de 2007, malgré plusieurs erreurs, dont une concernant les Pays-Bas.