Quelque 200 experts, majoritairement scientifiques, appellent mardi la Commission baleinière internationale (CBI) à maintenir le moratoire sur la chasse à la baleine, soulignant que l'augmentation constatée de certaines populations ne suffit pas à justifier la reprise de la chasse commerciale.

«Si certaines populations de baleines semblent en augmentation grâce à l'absence de pression, en partie due au moratoire en vigueur depuis 1986, de telles augmentations ne justifient pas que la CBI approuvent la reprise de la chasse commerciale», estiment les signataires (chercheurs, avocats...), dans un appel publié en marge de la réunion baleinière à Agadir.

«Les leçons du passé ont montré que la chasse commerciale a toujours été incapable de gestion durable et nous ne voyons aucun changement d'attitude de la part de l'industrie (baleinière), qui continue de viser l'argent facile et rapidement gagné qu'elle peut tirer des baleines», estiment-ils.

À 90% biologistes marins anglo-saxons, mais aussi européens, latino-américains ou de l'Océan indien, ils font aussi valoir que les baleines, «à la maturité tardive mais à grande longévité, sont difficiles à observer» et donc à étudier.

«Nous appelons les gouvrnements de la CBI à abandonner les expériences qui impliquent la mortalité des baleines et à recentrer leurs efforts sur leur conservation» ainsi que sur des «activités non létales, comme l'observation des baleines».

La CBI, créée en 1946, est le seul organe de conservation des grands cétacés. Elle est réunie jusqu'à vendredi au Maroc autour d'un projet d'accord qui reviendrait à légaliser la chasse à la baleine pratiquée en dépit du moratoire par la Norvège, l'Islande et le Japon (ce dernier, sous couvert de chasse scientifique).

Plus de 1 500 baleines ont été chassées en 2008-2009, dont plus de la moitié par le Japon.