Le militant écologiste Wiebo Ludwig a été libéré samedi, quelque 24 heures après avoir été arrêté en lien avec des attentats perpétrés sur des gazoducs en Colombie-Britannique.

Selon Paul Moreau, l'avocat de M. Ludwig, la Gendarmerie royale du Canada n'a donné aucune raison pour expliquer sa remise en liberté.

Lors de l'arrestation de M. Ludwig, Me Moreau avait alors expliqué que son client serait accusé d'extorsion à l'endroit de la société gazière EnCana, dont le siège social se trouve à Calgary.

Mais samedi, Me Moreau a confié qu'aucune accusation ne pesait contre M. Ludwig, et il se demande ce qui a pu se passer pour que la GRC fasse volte-face.

Vendredi, des dizaines d'agents de la GRC ont envahi l'exploitation agricole de M. Ludwig à Trickle Creek, non loin de Hythe, une municipalité du nord-ouest de l'Alberta près de la frontière de la Colombie-Britannique.

Les agents ont alors ratissé résidences et bâtiments connexes, en lien avec six attentats contre des gazoducs de Encana, dans la région de Tomslake en Colombie-Britannique depuis octobre 2008.

«Il semble que les recherches se poursuivent, a fait savoir Me Moreau, joint alors qu'il se trouvait à Edmonton. Ils (les agents de la GRC) ont refusé d'expliquer, du moins à moi, pourquoi ils ont libéré mon client sans l'accuser. Ca laisse d'intéressantes questions à poser à la GRC...», a ajouté l'avocat.

La GRC a émis un communiqué de presse samedi dans lequel elle explique que les éléments d'information recueillis sur les lieux seront soumis au procureur de la Couronne, qui déterminera si des accusations doivent être déposées.

Les dirigeants de la GRC ont aussi fait savoir que leurs enquêteurs travaillaient 24 heures par jour dans ce dossier, et ont rendu hommage aux membres de la famille et aux résidants de la ferme pour leur grande collaboration.

Selon la GRC, une récompense d'un million de dollars, offerte par EnCana pour toute information relative aux attentats, n'a toujours pas été réclamée.

Me Moreau a déclaré que son client était soulagé d'avoir été remis en liberté et qu'il avait pris la direction de son domicile.

«Il va bien. Il est heureux d'avoir été libéré et de pouvoir rentrer à la maison. Les 24 dernières heures ont été difficiles pour lui. Ces cellules n'ont rien de très confortables», a fait savoir Me Moreau.

A sa sortie de la prison de Grande Prairie, en Alberta, M. Ludwig a réagi brièvement sur les ondes du réseau CBC.

«Je veux rentrer à la maison et laisser retomber la poussière avant d'aller de l'avant.»

Une fois à la porte de sa résidence, M. Ludwig a confié qu'il avait été interrogé pendant dix heures vendredi soir, dont «cinq heures où je n'ai pas dit un mot et ils (les policiers) ont parlé sans arrêt».

Il y a une dizaine d'années, M. Ludwig avait été reconnu coupable d'avoir fait sauter des puits de gaz naturel acide dans le nord de l'Alberta. Il avait complété les deux tiers d'une sentence totale de 28 mois.

Selon Me Moreau, son client, un membre de l'Eglise chrétienne réformée, a été complèment pris de court par son arrestation vendredi. L'avocat a notamment fait remarquer que M. Ludwig avait écrit une lettre ouverte dans laquelle il demandait à l'auteur de ces attentats de mettre fin à ses gestes.

M. Ludwig a maintes fois argué que le développement pétrolier non loin de sa résidence avait eu des répercussions négatives sur la santé de sa famille et de son cheptel.