La commission de l'Environnement du Sénat américain a approuvé jeudi par 11 voix, contre une, la loi sur le réchauffement climatique, en l'absence de la minorité républicaine.

«L'étape d'aujourd'hui envoie un message clair au monde, selon lequel les États-Unis prennent au sérieux la lutte contre les changements climatiques», a écrit le sénateur John Kerry, le principal auteur du projet de loi, qui a par ailleurs annoncé mercredi qu'il allait travailler à forger un nouveau projet de loi sur le climat pour tenter d'obtenir le soutien des républicains.

«Nous sommes contents que malgré le boycott des républicains, nous ayons fait avancer ce projet de loi», a déclaré la présidente de la commission, Barbara Boxer.

Les chaises des sept républicains de la commission sont demeurées vides, à l'exception de celle de James Inhofe, le plus haut représentant républicain, qui y est resté le temps d'une déclaration de deux minutes.

Les républicains réclament une «analyse complète» du projet de la part de l'Agence américaine de l'Environnement (EPA).

Jeudi, pour la troisième journée consécutive, ils ont campé sur leurs positions. «Nous demandons toujours la même chose», a dit M. Inhofe lors de sa déclaration.

De leur côté, les démocrates affirment que l'estimation de l'impact économique effectuée par l'EPÀ sur le projet de loi déjà adopté par la Chambre des représentants donne une idée suffisante, étant donné les similarités entre le texte de la Chambre et celui à l'examen au Sénat.

La Chambre a adopté un projet de loi de réduction des gaz à effet de serre en juin.

«Nous avons estimé, après avoir interrogé l'EPA, que la demande des républicains pour une autre analyse maintenant serait redondante et serait une perte d'argent pour les contribuables», a dit Mme Boxer.

Au cours de la séance, les sénateurs démocrates se sont déclarés déçus de ne pas pouvoir proposer des amendements en raison de l'absence des républicains, qui exclut cette possibilité.

Parmi les sénateurs démocrates présents, seul Max Baucus a voté contre le texte tel qu'il existe actuellement. M. Baucus, président de la commission des Finances du Sénat qui devra également examiner le projet de loi, estime que l'objectif de réduction des gaz à effet de serre de 20% en 2020 par rapport au niveau de 2005 est trop élevé.

Néanmoins, a-t-il dit, «je vais travailler à donner à ce projet de loi les 60 voix dont il a besoin» pour son adoption.

Un autre sénateur démocrate, Tom Carper, qui n'était pas présent au moment du vote, a fait enregistrer son vote peu avant la clôture de la séance, faisant passer le résultat de 10 à 11 voix contre une.

L'opposition estime que le plan démocrate ne fait pas assez de place à l'énergie nucléaire. En outre, des sénateurs craignent des répercussions sur les prix de l'énergie.

Le plan du Sénat prévoit une réduction des gaz à effet de serre de 20% en 2020 par rapport aux niveaux de 2005, contre 17% pour le texte de la Chambre.

Le projet de loi du Sénat doit encore être examiné par cinq autres commission avant d'être débattu par l'ensemble des sénateurs.

Ce vote intervient un mois avant la conférence internationale sur le climat de Copenhague (7-18 décembre).