Le monde risque une grave pénurie d'eau en raison de l'augmentation constante de la demande, plus rapide même que la croissance de la population mondiale, prévient un rapport publié vendredi par le Forum économique mondial à Davos (Suisse).

«Dans moins de 20 ans, la pénurie en eau pourra faire perdre à l'Inde et aux Etats-Unis la totalité de leurs récoltes», s'inquiétent les auteurs du rapport, ajoutant que parallèlement la demande alimentaire devrait exploser.

Selon eux, beaucoup d'endroits dans le monde sont déjà sur le seuil d'une «faillite» des réserves en eau à la suite de «bulles» spéculatives sur cette ressource ces cinquante dernières années.

«Le monde ne peut simplement plus à l'avenir gérer la question de l'eau comme il l'a fait jusqu'à présent», préviennent-ils.

Près de 40% des ressources en eau des Etats-Unis sont utilisées pour la production énergétique. De fait, seuls 3% des réserves en eau sont consommées par des ménages, relève encore le rapport.

Les besoins en eau pour la production d'énergie devraient augmenter aux Etats-Unis de 165% et de 130% dans l'Union européenne, selon le rapport qui s'inquiète de la réduction des ressources pour l'agriculture devant en résulter.

Il souligne encore que la majorité des glaciers de l'Himalaya et du Tibet auront disparu en 2100 au rythme actuel de leur fonte. Ils fourniront malgré tout de l'eau pour deux milliards de personnes. Par ailleurs, quelque 70 rivières importantes dans le monde sont pratiquement asséchées par les systèmes d'irrigation.

Pour le WEF, l'eau deviendra d'ici 20 ans un sujet majeur d'investissements, encore plus que le pétrole.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé lors d'un débat dans les Alpes suisses que le problème de l'eau était «vaste et systémique».