L'avenir de la mobilité urbaine passe-t-il par le Segway?

La question se pose au moment où le cours du pétrole s'envole et où les réserves plongent. D'autant que l'intérêt pour les véhicules électriques est en forte hausse, tant du côté du vélo que de l'auto. Le Segway peut ainsi apparaître pour certains comme une solution, voire LÀ solution aux problèmes de transport et de pollution.

Le président de Segway, Jim Norrod, s'attend d'ailleurs à voir les ventes de ce petit véhicule électrique bondir de 50% aux États-Unis durant ce trimestre, par rapport à la même période l'an dernier (les chiffres de ventes du Segway au sud de la frontière sont tenus secrets).

150 unités vendues

Au Canada, où on souhaitait vendre 200 Segway cette année, on a déjà atteint 150 unités. «C'est clair que nous allons dépasser notre objectif», se réjouit le président de Segway Canada, Charles Bombardier, un des petits-fils d'Armand Bombardier.

Malgré des ventes en hausse, le marché demeure marginal. Il faut dire que le prix du Segway, à 5500$, a de quoi en rebuter plus d'un. Le Centre d'expérimentation des véhicules électriques du Québec (CEVEQ) notait d'ailleurs, dans son évaluation du bolide, que parmi les quelque 150 personnes l'ayant testé, à peine 4% étaient prêts à en acheter un.

Mais cela ne décourage pas le président de Segway Canada. «Pour nous, il y a 25 créneaux possibles, que ce soit les policiers pour la patrouille de quartier, les entreprises pour assurer la sécurité de leurs installations, les propriétaires de roulottes ou de bateau qui veulent avoir un véhicule d'appoint, les joueurs de golf, les amateurs de plein air qui veulent se promener dans la forêt sans se fatiguer, etc.»

Le directeur du CEVEQ est d'accord avec ce pronostic. «On a consacré le vélo. On s'apprête à consacrer le scooter électrique. Est-ce que le Segway va être le troisième de la liste? On verra. Mais nous sommes portés à croire qu'il demeurera plutôt un produit de niche qui trouvera sa place dans le cocktail transport.»