Les dirigeants des pays du G8 ont fait un petit pas de plus mardi lors de la deuxième journée de leur sommet en parvenant à s'entendre sur une réduction d'au moins 50% d'ici 2050 des gaz à effet de serre (GES) qu'ils produisent.

Le communiqué, rendu public par la présidence japonaise du sommet et rédigé selon la règle habituelle du consensus, reconnaît par ailleurs la nécessité pour les pays du G8 de fixer également des cibles de réduction des GES à moyen terme mais sans pour autant chiffrer ces cibles. Le document affirme que ces objectifs à moyen terme seront définis ultérieurement et pays par pays. Il n'est fait mention d'aucune date butoir pour la réalisation de ces objectifs à moyen terme, comme le souhaitait Washington.

Malgré le caractère vague et peu contraignant de cet accord - qui ne fait allusion à aucune année de référence pour calculer les réductions -, le président américain, George W. Bush, a cédé sur son refus de l'année dernière, à Heiligendamm, de s'engager à des cibles chiffrées sans la participation de tous les grands émetteurs de la planète, notamment la Chine et l'Inde.

Le communiqué ne mentionne pas moins que le défi que représente des réductions de 50% d'ici 2050 ne peut être relevé avec succès «sans une réponse globale et une contribution de toutes les grandes économies de la planète», donc sans la participation des pays émergents.

«Inutile de préciser que nous ne pourrons atteindre cet objectif à long terme sans la contribution des autres principaux pays émetteurs», a d'ailleurs souligné le premier ministre japonais, Yusuo Fukuda, lors d'une conférence de presse.

Lors du sommet allemand de Heiligendamm l'année dernière, le G8 n'avait guère été plus loin que «d'envisager sérieusement» une réduction de moitié des émissions polluantes d'ici le milieu du siècle. De plus, seulement six pays avaient accepté la cible de 50% d'ici 2050. Aujourd'hui, les huit membres du club sélect endossent l'objectif. C'est en ce sens que les observateurs ont parlé, non sans réserves, de «petit progrès».

«Les dirigeants du G8 ont fait preuve d'un manque de leadership, a notamment déclaré à La Presse Claire Demers de l'Institut Pembina. La cible pour l'année 2050 de réduction de 50% des émissions de GES ne parle d'aucune année de référence. Il est impossible dans ce contexte de savoir si les objectifs envisagés par le G8 répondent aux exigences scientifiques nécessaires pour réduire les émissions de GES de façon à enrayer le réchauffement de la planète.»