Le Jury international a finalement rendu sa décision quant au classement de Vincent Riou tandis que Michel Desjoyeaux (Foncia) et Roland Jourdain (Veolia) mènent toujours la course. Trois marins se préparent à virer au cap Horn qui leur offrira le pire de l'endroit.

Vincent Riou (PRB) a vu le Jury international lui octroyer la troisième place de l'épreuve à la suite de l'analyse de sa requête dans l'affaire Jean Le Cam (VM Matériaux). On se souviendra que lors du sauvetage de Le Cam au sud-ouest du cap Horn à la suite de son chavirage, le bateau de Riou avait subi des dommages importants qui avaient mené à son démâtage deux jours plus tard. Le Jury octroie donc à Riou la même position que celle qu'il occupait au moment de son avarie. Il y aura donc deux marins qui termineront troisièmes de ce Vendée Globe puisque le classement a été octroyé indépendamment du résultat des autres skippers en course. Le Jury a, du même coup, annoncé l'octroi de 11 heures à déduire au classement futur d'Armel Le Cléac'h (Brit Air), à la suite de l'aide apportée à Riou lors du même incident.

Par ailleurs, Roland Jourdain a finalement terminé la réparation consistant à renforcer son puits de quille et la base de son mât à la suite de sa collision avec une baleine. Le marin semble satisfait de la solidité apparente de la réparation et ajoute de la toile étape par étape afin de valider la résistance. De son côté, Michel Desjoyeaux devance Jourdain de 296 milles et file à vitesse réduite dû au vent de face qui force une navigation au près. Armel Le Cléac'h, présentement troisième, a réussi à reprendre quelques milles sur le meneur et se maintient présentement à 685 milles du « prof » Desjoyeaux.

Les deux premiers sont dorénavant à la hauteur de Rio de Janeiro et se rapprochent de la bordure de l'anticyclone de Saint-Hélène qui fera place par la suite à la traversée du fameux Pot au noir qui, comme on le sait, prend parfois des allures de désert de vent.

Dee Caffari (Aviva), Brian Thompson (Team Pindar) et Arnaud Boissières (Akenas Vérandas) se préparent à virer au cap Horn dans les 24 prochaines heures. Le trio goûtera à un passage du célèbre cap réellement difficile avec des vents soutenus à 50 noeuds accompagnés de rafales potentielles jusqu'à 75 noeuds (140 km/h). Les creux de vagues annoncés sont de 8 à 12 mètres et si la profonde dépression en formation s'avère aussi puissante que prévue, il s'agira du pire coup de vent de la course depuis le départ le 9 novembre dernier. Avec un tel gros temps, il faut souhaiter à Dee Caffari de réussir à traverser la tempête sans endommager davantage sa grand-voile ce qui pourrait, le cas échéant, la forcer à l'abandon.

Samantha Davies (Roxy) s'est fait surprendre hier après-midi. Alors qu'elle était dans son cockpit, elle a entendu un énorme bruit. Croyant qu'une avarie de mât ou de quille venait de se produire, elle s'est précipitée sur le pont pour réaliser que deux avions de chasse de la Royal Air Force basée aux Îles Falkland étaient venus la saluer à basse altitude. Plus de peur que de mal donc pour Davies qui continue de naviguer de manière exemplaire et qui se permet même d'être une des concurrentes les plus rapides des 24 dernières heures avec pratiquement 11.5 noeuds de moyenne.

Raphaël Dinelli (Océan Vital) semblait très fatigué lorsque joint ce matin via la radio satellite. Le skipper qui participe pour la quatrième fois à l'épreuve ne se souvient pas de conditions de mer aussi difficiles sur le Pacifique. Fermant la marche, Dinelli est en ce moment dans le gros temps avec une navigation au près et avance à une vitesse moyenne de 5 noeuds. Il avoue ne jamais avoir vécu une telle situation : de grosses vagues arrivent de l'est et se croisent avec la grande houle venant de l'ouest, ce qui transforme le plan d'eau en grande lessiveuse automatique. Comme si ce n'était pas assez, il est sérieusement en retard sur son horaire et commence à se rationner afin de s'assurer de ne pas manquer de nourriture d'ici l'arrivée qui, à l'allure actuelle, se fera de 45 à 50 jours après que le vainqueur de l'épreuve aura passé la ligne d'arrivée...

Vidéos :

Réparation de Roland Jourdain

Samantha Davies passe le Cap Horn

Les positions à 11h TU + retard sur le 1er (milles nautiques)

Suivez la position des skippers

1- Michel Desjoyeaux-FRA (Foncia),

2- Roland Jourdain-FRA (Veolia Environnement), 296

3- Armel Le Cléac'h-FRA (Brit Air), 685 (11 heures seront à retrancher de son parcours)

4- Samantha Davies-GB (Roxy), 1669 (32 heures seront à retrancher de son parcours)

5- Marc Guillemot-FRA (Safran), 1975 (82 heures seront à retrancher de son parcours)

6- Brian Thompson-GB (Team Pindar), 2694

7- Arnaud Boissières-FR (Akena Verandas), 2836

8- Dee Caffari-GB (Aviva), 2876

9- Steve White-GB (Toe in Water), 4078

10- Rich Wilson-USA (Great American), 5045

11- Norbert Sedlacek-AUT (Nauticsport), 6550

12- Raphaël Dinelli-FRA (Océan Vital), 6756

13- Vincent Riou-FRA (PRB), Abandon, Démâtage, (Classé 3e par le Jury International)

14- Jean Le Cam-FRA (VM Matériaux), idem, chavirage au sud du Cap Horn

15- Jonny Malbon-GB (Artemis), idem, Problème de grand-voile

16- Jean-Pierre Dick-FRA (Paprec-Virbac), idem, safran bâbord arraché

17- Sébastien Josse -FRA (BT), idem, Safran cassé

18- Derek Hatfield-CAN (Spirit of Canada), Idem, Barres de flèche cassées

19- Yann Eliès-FRA (Generali), Idem, Fracture à la jambe

20-Jean-Baptiste Dejeantly-FRA (Maisonneuve), idem, multiples problèmes d'usure

21- Mike Golding-GB (Ecover), idem, Dématâge

22- Bernard Stamm-SUI (Cheminée Poujoulat), idem, Échouage

23- Dominique Wavre-SUI (Temenos), idem Ennuis de quille

24- Loïc Peyron-FRA (Gitana Eighty), idem, Démâtage

25- Una Basurko-ESP (Pakea Bizkaia), idem, Bris au puits de safran tribord

26- Jérémie Beyou-FRA (Delta Dore), idem, Barres de flèches cassées

27- Alex Thompson-GB (Hugo Boss), idem, Dommages structurels

28- Kito de Pavent-FRA (Groupe Bel), idem, Démâtage

29- Marc Thiercelin-FRA (DCNS), idem, Démâtage

30- Yannick Bestaven-FRA (Aquarelle.com), idem, Démâtage