Le Ventoux a couronné un grimpeur espagnol, Juan Manuel Garate, qui a remporté samedi la 20e et avant-dernière étape du Tour de France devant une foule énorme.

Son compatriote Alberto Contador (Astana), qui a désormais course gagnée à la veille de l'arrivée, a gardé le maillot jaune de leader, avec une avance intacte de 4 min 11 sec sur le Luxembourgeois Andy Schleck.A l'altitude de 1912 mètres, Garate a devancé son compagnon d'une longue échappée, l'espoir allemand Tony Martin.

Contador a terminé dans le sillage d'Andy Schleck, troisième de l'étape à 38 secondes.

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Sur la ligne, l'Américain Lance Armstrong a pris la cinquième place devant l'aîné des frères Schleck, Frank, et a sauvé sa troisième place du classement général, à 5 min 24 sec de son coéquipier espagnol.

Le septuple vainqueur du Tour précède désormais de 37 secondes le Britannique Bradley Wiggins, légèrement décroché dans le final du Ventoux.

Dans la montée, Andy Schleck a multiplié les accélérations, suivi à chaque fois par Contador. Il a ensuite coupé son effort pour aider, si possible, son frère aîné.

Armstrong neutralise F. Schleck

«J'ai attendu Frank», a expliqué le champion du Luxembourg. «Il m'a aidé pendant trois semaines. J'aurais peut-être pu aller de l'avant pour gagner l'étape mais je suis content».

Armstrong, vigilant, a calqué sa course sur celle Frank Schleck, qu'il a neutralisé après une première tentative du Luxembourgeois à 14 kilomètres du sommet.

Dans cette étape de 167 kilomètres, légèrement troublée par un incendie près de la route du Tour, un groupe de 16 coureurs, échappé dès le 3e kilomètre, s'est présenté au pied de la montée finale (21 km à 7,6 %) avec 4 minutes d'avance sur un premier peloton d'une quarantaine d'unités.

Garate et Martin, les deux derniers rescapés, ont résisté au retour de l'Italien Franco Pellizotti, le porteur du maillot à pois de meilleur grimpeur, qui s'est rapproché à une quarantaine de secondes aux deux kilomètres avant d'être débordé.

Dans la courte ligne droite, située au pied de l'Observatoire, Garate a sprinté pour battre Martin de 3 secondes.

«C'est le plus grand jour de ma carrière», s'est félicité le natif d'Irun, au Pays basque. «Je rêvais de ce moment, je n'osais même pas y penser».

Garate (33 ans) a signé la première espagnole au sommet du Ventoux dans le Tour, la première pour son compte personnel dans la Grande Boucle, la première aussi pour l'équipe Rabobank mise à mal dans cette édition par les contre-performances de ses leaders (Menchov, Freire) et par l'abandon du Néerlandais Robert Gesink.

A son palmarès, le champion d'Espagne 2005 comptait déjà une étape de la Vuelta et une autre du Giro.

Klöden recule d'un rang

Par rapport à la hiérarchie du départ de l'étape à Montélimar, l'Allemand Andreas Klöden a reculé d'un rang (5e) au profit de Frank Schleck.

Le Tchèque Roman Kreuziger a progressé de trois échelons pour prendre la 9e place du Tour, devant Christophe Le Mével, premier Français au classement général (10e).

«J'avais de meilleures sensations qu'au Dauphiné le mois dernier», a estimé Contador. «Je devais contrôler Andy Schleck, c'est ce que j'ai fait».

«J'ai souffert dans cette montée mais je savais qu'à chaque minute qui passait, je me rapprochais de la victoire», a ajouté le lauréat du Tour 2007 en reconnaissant: «Ce Tour (2009) a été très difficile pour moi. J'ai douté à plusieurs reprises.»

La dernière étape, une formalité en principe, se dispute dimanche de Montereau-Fault-Yonne à Paris sur 164 kilomètres.

Ce parcours, traditionnellement neutralisé par les coureurs jusqu'à l'approche de Paris, débouche au 111e kilomètre sur le circuit final des Champs-Elysées, où la Grande Boucle se termine depuis 1975.

Au premier passage sur la ligne, il reste encore huit tours (6,5 km) pour aller jusqu'au terme de la course. Deux anciens vainqueurs, le Norvégien Thor Hushovd (2006) et l'Italien Daniele Bennati (2007), figurent dans le peloton des rescapés du Tour 2009.