Lance Armstrong, Alberto Contador, l'Union cycliste internationale font leur retour dans le Tour de France dont la 96e édition démarre samedi de Monaco pour un parcours de 3459,5 kilomètres.

Avant même le départ de la Principauté, le premier en 106 ans d'âge pour le Tour, Armstrong marque cette Grande Boucle de son empreinte. Quatre ans après sa septième et dernière victoire -record absolu-, l'Américain concentre les regards, admiratifs ou réprobateurs, à tout le moins interrogatifs.

Que peut faire le Texan, proche de son 38e anniversaire, après trois ans d'arrêt ? De la réponse dépend en grande partie le sort de la course, voire sa crédibilité mise à mal ces dernières années.

Douzième du Giro en mai, son premier grand tour depuis sa reprise de la compétition, Armstrong s'est entraîné depuis en altitude, aux États-Unis, avant de revenir en Europe à la fin de la semaine dernière pour reconnaître les étapes alpestres. Comme au temps de son écrasante domination.

Contador, lui aussi, retrouve le Tour, son stress et ses fastes. Absent l'année passée, le vainqueur 2007 avait payé son choix de rejoindre l'équipe Astana, écartée par les organisateurs pour ses errements passés par rapport au dopage. À l'époque du Kazakh Alexandre Vinokourov qui a prévu de s'exprimer jeudi. Pour officialiser son proche retour lui aussi ?

L'acier et le feu

Armstrong et Contador dans la même équipe (Astana), l'acier et le feu face à face durant trois semaines, c'est un point d'interrogation majuscule qui se pose. Les deux hommes n'ont couru ensemble que quelques heures en mars dernier avant que le Texan chute et se casse une clavicule.

Tous deux visent ouvertement la victoire le 26 juillet sur les Champs-Elysées, où se conclut la 21e et dernière étape. La course décidera, avait annoncé de longue date le responsable de l'équipe kazakhe, Johan Bruyneel, avant de désigner Contador pour leader la semaine passée malgré sa longue complicité avec Armstrong qu'il a suivi dans ses sept Tours victorieux.

La cohabitation s'annonce compliquée, comme elle le fut à l'époque de Bernard Hinault et Greg LeMond (1985-1986) quand le Français puis l'Américain gagnèrent le Tour. Mais, cette fois, les adversaires sont nombreux, de l'Australien Cadel Evans au Russe Denis Menchov en passant par l'Espagnol Carlos Sastre, vainqueur sortant, et le Luxembourgeois Andy Schleck, l'élément de pointe d'une surpuissante formation Saxo Bank.

Glamour

Dès le premier contre-la-montre, un circuit glamour mais sélectif de 15,5 kilomètres sur les hauteurs de Monaco, la tendance sera donnée. Avant les autres temps forts prévisibles que promettent d'être le contre-la-montre par équipes de Montpellier, la première arrivée au sommet en Andorre dans le cirque grandiose d'Arcalis, le triptyque alpestre, le chrono autour du lac d'Annecy et, pour apothéose, la montée du Mont Ventoux à 24 heures de l'arrivée.

Pour les 180 coureurs (20 équipes), le Tour commence dès mercredi, à leur arrivée en Principauté. Ils doivent satisfaire dans la période d'avant-course aux inévitables tests sanguins, l'un des éléments de base de la lutte antidopage qui est enrichie désormais par la mise en place du passeport biologique. C'est sur lui que le cyclisme, maintenant réconcilié depuis que l'UCI -absente du Tour l'an passé- et les organisateurs de la Grande Boucle ont fait la paix, fonde beaucoup d'espoirs.

Le dopage, encore et toujours. Les soupçons et leur cortège de poisons accompagnent le Tour depuis l'affaire Festina (1998). Un an plus tard, Armstrong gagnait son premier Tour. Un nouveau chapitre commençait. Il n'est pas encore refermé.