Aucun candidat à la succession de Stéphane Dion ne s'est encore lancé officiellement dans la course, mais, déjà, les différents camps s'activent, particulièrement au Québec.

Une première rencontre entre des organisateurs québécois de Michael Ignatieff a eu lieu dans un bureau de Montréal mercredi soir, a appris La Presse. Marc-André Blanchard, ancien président du Parti libéral du Québec, et Richard Mimeau, directeur général d'Union Montréal, la formation du maire Gérald Tremblay, étaient du nombre.

 

Pendant ce temps, les autres camps aussi travaillent d'arrache-pied en ces heures cruciales pour les alliances stratégiques. Le clan de Bob Rae tente de convaincre Martin Cauchon d'agir comme président de campagne plutôt que de lui-même être candidat.

De son côté, Dominic LeBlanc, le jeune député du Nouveau-Brunswick qui compte se présenter comme le visage du renouveau du parti, a envoyé cette semaine l'un de ses principaux collaborateurs comme émissaire au Québec pour qu'il rencontre certains acteurs clés et sonde leur appui. D'autres, comme Denis Coderre, multiplient eux aussi les appels, mais dans son cas, plusieurs sources libérales affirment que ses appuis sont minces.

Cette phase de reconnaissance devrait durer encore quelques semaines, vraisemblablement jusque après la réunion du conseil de direction du parti, durant la fin de semaine du 9 novembre, et au cours de laquelle les règles de cette nouvelle campagne seront établies. Les clans Rae et Ignatieff espèrent entre autres que les hautes instances nationales du PLC accèderont à leur requête de devancer la date du vote, donnant ainsi moins de temps à leurs adversaires de se préparer.

Fronde contre Hervieux-Payette

Par ailleurs, une véritable fronde s'organise contre la lieutenante de Stéphane Dion dans la province, Céline Hervieux-Payette. Des dirigeants de l'aile québécoise du PLC comptent profiter d'une réunion du conseil de direction du parti, lundi prochain, pour blâmer officiellement la sénatrice pour ce qu'ils perçoivent comme de graves problèmes d'organisation au Québec lors de la dernière campagne.

«Le couteau sera rentré. Et le chef et le caucus devront finir leur job plus tôt que tard», a dit une source active au sein de ce mouvement.

Le règne de Céline Hervieux-Payette comme organisatrice en chef du PLC dans la province a été tumultueux et marqué par des appels répétés à son congédiement de la part de libéraux fédéraux du Québec, d'ailleurs souvent acquis à Michael Ignatieff. S'il a lieu, ce soulèvement en sera la dernière manifestation.

Le pouvoir de démettre la lieutenante de ses fonctions, cependant, ne revient qu'à Stéphane Dion seul. Hier, son bureau n'a pas voulu commenter cette possibilité.