Le procès pour meurtre du Canadien Omar Khadr à Guantánamo a pris une tournure inattendue lorsque l'avocat de l'accusé a perdu connaissance dans la salle d'audience, jeudi, quelques minutes avant la fin de la séance.

Le lieutenant-colonel Jon Jackson était au milieu du contre-interrogatoire du deuxième témoin de la poursuite - le major qui aurait prétendument tiré à deux reprises sur l'accusé lors de l'échauffourée du 27 juillet 2002 - lorsqu'il a demandé une pause au juge, le colonel Patrick Parrish, et s'est évanoui. Son malaise est «fort probablement lié» à une opération chirurgicale à la vésicule biliaire que l'avocat a subie il y a six semaines, a affirmé en soirée Bryan Broyles, conseiller adjoint de la défense.

«Il est actuellement sous morphine, et le médecin doit décider s'il devra être transféré hors de l'île pour une nouvelle opération ou s'il a seulement besoin de quelques jours de repos», a ajouté M. Broyles. Cette décision pourrait modifier grandement la suite du procès, Me Jackson étant le seul avocat habilité à défendre Omar Khadr. Le procès devrait donc être reporté le temps de la convalescence du lieutenant-colonel.

Si le délai est trop long, le juge Parrish pourrait décider de reprendre le processus du début, avec une nouvelle sélection de jurés, a ajouté le conseiller.

«Nous espérons que ce n'est pas grave», a dit l'avocat canadien d'Omar Khadr, Dennis Edney, qui agit à titre de conseiller dans le procès. «Omar était bouleversé et s'est senti impuissant face à la situation», a ajouté Me Edney.

Le juge a convoqué les parties et le jury pour 9h aujourd'hui et devrait donner des indications quant à la suite des choses.