Les Ukrainiens étaient sous le coup de la panique samedi, dévalisant les pharmacies en masques et traitements contre la grippe, au lendemain de l'annonce par le gouvernement de mesures drastiques contre l'épidémie de grippe H1N1 qui a fait au moins quatre morts dans le pays.

Dans plusieurs villes du pays, les habitants se plaignaient d'avoir du mal à trouver des médicaments contre la grippe.

«J'ai été dans plusieurs pharmacies, mais je ne peux trouver de médicaments nulle part», a raconté à l'AFP Elena Mikhaïlova, retraitée habitant à Kiev, la capitale.

«En attendant, la grippe progresse», a-t-elle ajouté, tout en se couvrant le visage d'un mouchoir en papier.

Quatre personnes sont mortes et 13 cas de grippe H1N1 ont été confirmés en Ukraine, a indiqué samedi le chef des services sanitaires du pays, Olexander Bilovol, dans des propos retransmis par la télévision.

M. Bilovol a par ailleurs déclaré que 36 personnes étaient décédées de pneumonie dans quatre régions occidentales du pays, sans qu'il soit possible de confirmer si ces morts sont liées au virus H1N1.

Le président Viktor Iouchtchenko a donné des chiffres bien plus élevés mais faisait référence à toutes les formes de grippe confondues. Selon l'agence de presse Interfax, il a déclaré que 48 personnes étaient décédées et que plus de 150 000 personnes avaient été infectées.

Vendredi, le premier ministre Ioulia Timochenko a ordonné la fermeture de tous les établissements scolaires et l'annulation des rassemblements publics dans le pays pour trois semaines, des mesures uniques en Europe.

Le chef médical des forces armées, Piotr Melnik, a de son côté annoncé samedi que le service militaire serait interrompu pendant deux ou trois semaines en raison de la grippe H1N1, selon l'agence Ria Novosti.

À Lvov, dans l'ouest de l'Ukraine, certaines pharmacies étaient aussi en rupture de stock, tandis que les conducteurs de bus et trolleybus et de nombreux jeunes portaient des masques.

Mais pour Maria Teodorovitch, une autre retraitée, les établissements profiteraient de la panique.»Regardez les queues ici, combien de médicaments ils ont vendu et combien ils ont augmenté les prix», a-t-elle déploré. «Les gens achètent tout ce qu'ils peuvent».

Andreï Kvas, masque sur le visage, ne prenait toutefois pas la psychose au sérieux. «Je mets un masque pour rire. Tous mes camarades de classe le font, donc je le fais aussi», a expliqué cet étudiant de 20 ans, dont l'université a interrompu les cours à cause de la maladie.

Aussi bien à Kiev qu'à Lvov, une rumeur courait, indiquant que des substances toxiques seraient pulvérisées dans les rues pour arrêter l'épidémie.

Vendredi, le porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Igor Krol, avait appelé dans un communiqué à «ne pas céder aux provocations et à croire uniquement les informations officielles du gouvernement».