En solidarité avec les auteurs américains, la SARTEC (Société des auteurs de radio, télévision et cinéma) appelle ses membres à manifester demain, à Montréal, au moment où aux États-Unis, les scénaristes entrent dans leur troisième semaine de grève.

«C'est important pour nous parce que cette grève met en place le modèle d'affaire du futur. On veut être rémunérés pour ce que l'on fait, estime Marc Grégoire, scénariste et président de la SARTEC. Si les auteurs américains n'avaient pas de gains, tous les diffuseurs auraient un précédent.»

La SARTEC, membre de l'affiliation internationale des Guildes d'auteurs, appuie ainsi les auteurs américains dans une lutte dont l'issue pourrait avoir des répercussions pour les scénaristes du monde entier. «On appuie nos collègues américains pour éventuellement se positionner sur un nouveau modèle d'affaire», précise-t-il.

La diffusion des oeuvres sur de nouveaux supports, comme internet, les chaînes spécialisées, les téléphones cellulaires ou les DVD soulève de nouvelles questions concernant la rémunération des auteurs. Aucune menace de grève ne plane toutefois sur la télévision et le cinéma au Québec, toutes les conventions collectives étant encore en vigueur.

Les 1200 membres que compte la SARTEC ne défileront pas mercredi matin, mais Marc Grégoire espère pouvoir donner à cette manifestation une portée symbolique, tout en réaffirmant leur soutien aux auteurs américains. «S'ils ont besoin d'une autre aide, nous serons à l'écoute. Nous sommes solidaires», a ajouté Marc Grégoire.

L'appel à la solidarité vaut aussi dans le cas où des compagnies américaines seraient tentées de faire appel à des scénaristes et scripteurs canadiens pour contourner le blocage engendré par la grève. «Il y a une espèce d'alliance où on dit à nos membres: ne soyez pas des scabs; ne prenez pas le travail d'un autre», dit Marc Grégoire.