Greta Gerwig. Le nom n'est pas encore très connu. Le visage l'est un peu plus. Portrait d'une jeune fille douce qui pourrait se retrouver au firmament des stars. Elle en a le potentiel.

On l'a vue dans Greenberg de Noah Baumbach, où elle donnait la réplique à Ben Stiller. On l'a aperçue dans No Strings Attached d'Ivan Reitman, entre Natalie Portman et Ashton Kutcher. Elle revient dans Arthur de Jason Winer, où elle fait face à Russell Brand. Lui, hyperactif et électrifiant. Elle, tout en fraîcheur, en douceur. Et en présence.

C'est ce qui frappe chez Greta Gerwig, que La Presse a rencontrée à Los Angeles. Cette présence. Probablement ce qui fait que, malgré la fraîcheur et la douceur - qui ne sont peut-être pas les qualités les plus recherchées par les réalisateurs et producteurs - elle fait son chemin dans des films de plus en plus «gros» et se voit confier des rôles de plus en plus importants.

« Ça m'étonne de voir ce qui m'arrive mais c'est tellement agréable «, sourit la comédienne qui reprend, dans Arthur, le rôle créé il y a 30 ans par Liza Minnelli. «Oui, c'est intimidant parce qu'elle est fabuleuse. Je n'ai donc pas essayé de l'imiter et, pour cela, j'ai beaucoup regardé le film original quand j'ai su que j'avais le rôle. Pour comprendre pourquoi les gens aimaient le personnage et pour trouver comment rendre ce pourquoi à ma manière à moi.»

Un devoir qui n'a pas été trop difficile à faire puisque, comme Russell Brand et Jason Winer, elle aime le film qui mettait en vedette Dudley Moore dans la peau d'un milliardaire alcoolique qui tombait amoureux d'une jeune fille jugée non convenable par son entourage et, ainsi, risquait de se faire « confisquer « sa fortune.

Bref, elle aime l'histoire. Elle adore Russell Brand. Et elle est une fan finie de Modern Family, dont Jason Winer est l'un des réalisateurs. «Il n'y avait rien, dans ce projet, que je n'aimais pas.» Elle n'a donc pas hésité à passer audition après audition pour obtenir le rôle. Et, ainsi, grimper un échelon de plus sur l'échelle d'une carrière dont elle rêve depuis toujours. Même s'il lui a fallu du temps pour le révéler à ses proches.

«Ça a longtemps été mon secret, fait-elle en souriant. C'est ce dont je rêvais mais, en même temps, je ne pensais pas que c'était réalisable.» Parce que personne, dans son entourage, ne fait partie du milieu artistique. Sa mère est infirmière. Son père, programmeur en informatique. «Mais en grandissant, les films voulaient tellement dire pour moi! J'ai expérimenté la vie à travers eux. J'ai appris l'amour et le chagrin à travers les films. J'entendais Woody Allen mentionner un titre de livre... et j'allais immédiatement l'acheter pour le lire.»

C'est au collège qu'avec des amis, elle s'est mise à faire quelques pas en direction de son fantasme. «J'ai essayé tous les métiers du film, en me disant que si je devenais assez bonne en quelque chose, quelqu'un me remarquerait.» À ce moment-là, elle avait compris combien elle voulait faire partie du monde du cinéma, que ce soit devant ou derrière la caméra. Elle a écrit, réalisé, joué. Elle était de tous les projets.

Et si aujourd'hui, pour la première fois, elle reçoit « plus d'offres qu'avant «, il se pourrait bien que son prochain film soit écrit par elle, réalisé par elle, interprété par elle. «C'est une comédie douloureuse», résume-t-elle avec ce sourire éblouissant qui est le sien.

Arthur prend l'affiche le 8 avril.

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Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.