Après avoir dévié jusqu'au pays des dinosaures dans un troisième opus plutôt ordinaire, les joyeux lurons d'Ère de glace reprennent le voyage dans un quatrième long métrage plus inspiré. Tout en valorisant de nouveau l'amitié - qui fait indéniablement la force du trio formé par Manny, Sid et Diego - La dérive des continents met en vedette une Mémé plus dégourdie qu'elle n'y paraît et une adolescente qui devra accepter sa vraie nature pour venir en aide aux siens.

Certes, les scénaristes ne réinventent rien quant aux thèmes abordés, mais ils sont su trouver la bonne dose d'humour pour que les «messages» sur l'apport des aînés et sur l'importance d'accepter l'autre (incluant soi-même) tel qu'il est, entre autres, passent... comme une noix entre les pattes de Scrat.

En quête d'un endroit propice pour enfouir son précieux gland, l'écureuil provoque rien de moins que la création des continents. Les premières minutes du long métrage s'avèrent d'ailleurs réjouissantes, foisonnant de détails plus ou moins anachroniques (de l'explication de la longueur des cous des girafes jusqu'à la « création » du mont Rushmore), qui défilent à un rythme presque étourdissant.

Le film prendra ensuite sa vitesse de croisière pour raconter comment la dérive des continents affecte les inénarrables Manny, Sid et Diego.

Séparé de sa femme et de sa fille adolescente, avec qui il vient de se disputer, le mammouth n'aura qu'un objectif: les retrouver. Le paresseux, éternel gaffeur, reverra ses parents... le temps qu'ils lui laissent la charge de la grand-mère du clan, une Mémé qui nourrit pour vrai son amie imaginaire appelée Pupuce. Quant au tigre à dents de sabre, toujours célibataire, il pourrait bien trouver l'âme soeur au cours du périple.

La bande croisera sur le chemin de la maison un iceberg pirate à l'équipage tout aussi éclectique, incluant Kira la jolie tigresse, un éléphant de mer, un lapin, un kangourou et un blaireau (qui sert de pavillon de pirate!). Un équipage mené par un chimpanzé dont l'esprit de vengeance entraînera la plupart des rebondissements de l'histoire.

Plusieurs scènes arrachent des (sou)rires aux plus jeunes comme aux plus vieux qui les accompagnent. Réalisé par le tandem Steve Martino et Mike Thurmeier, La dérive des continents réserve de savoureux clins d'oeil destinés aux parents.

Les enfants trouveront drôle de voir Mémé se laisser séduire par une sirène masculine aux pectoraux bien découpés et aux longs cheveux blonds ondulant dans le vent, pendant certaines mères y verront pour leur part un suave pastiche du mannequin italien Fabio. Et les espèces de hamsters qui, grâce à Sid, trouveront le courage d'attaquer Gutt le pirate, reprennent notamment la danse des All Black, l'équipe de rugby néo-zélandaise. Autant de détails qui rendent ce quatrième Ère de glace des plus divertissants pour toute la famille.

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Ice Age: Continental Drift (V.F. Ère de glace - La dérive des continents)

Animation de Steve Martino et Mike Thurmeier. 1h34.

3 étoiles 1/2