Une fois de temps en temps, il est plus amusant de couvrir la couverture d'un événement par les médias que l'événement lui-même.

Lundi midi, le magazine automobile Jalopnik.com, de Detroit, a titré ainsi son premier article sur l'inauguration du Salon international de l'auto de Detroit: «C'est Pearl Harbour à l'envers!».

Ce cocorico nationaliste est écrit au deuxième degré et est un clin d'oeil au 70e anniversaire, cette année, de l'attaque-surprise par des bombardiers japonais de la base navale américaine de Pearl Harbour, le 7 décembre 1941.

«Il n'y a plus de cible facile» aux États-Unis, affirme Jalopnik, qui a concocté une illustration semblable aux publicités patriotiques qui encourageaient l'effort de guerre aux États-Unis durant la Seconde guerre mondiale. Il y a un Oncle Sam dans l'eau, tendant un poing vengeur vers un ciel rempli d'avions japonais abattus et tombant en vrille.

Le titre et l'illustration sont une blague, mais le propos a une base sérieuse : «Pour la première fois depuis des décennies, les constructeurs automobiles japonais arrivent à Detroit sur la défensive, après leur pire année depuis leur invasion des routes américaines durant les années 60», poursuit le magazine.

«L'invincibilité apparente des Japonais est disparue dans un nuage drabe, tout comme leur certitude que leurs modèles seraient toujours supérieurs en qualité, en valeur et en style aux meilleurs efforts américains», écrit le magazine, qui en profite pour rappeler avec ironie les problèmes d'accélération intempestive de Toyota.

Fini les voitures horribles comme l'Aztec et ennuyantes comme la Sebring

Finis les dévoilements de voitures horribles comme la Pontiac Aztec, comme «ce grand verre d'eau de vaisselle tiède qu'était la Chrysler Sebring» et comme le défilé morbide de Lincoln ennuyantes, affirme Jalopnik, qui célèbre la nouvelle Chevrolet Volt, la Ford Focus électrique et le nouveau Jeep Grand Cherokee.

Le magazine rappelle qu'en 2010, Ford a repris à Toyota sa seconde place (derrière GM) au classement des principaux producteurs automobiles aux États-Unis. Il note aussi que les trois marques en plus forte croissance dans ce pays appartiennent à General Motors et que même Chrysler, plus moribonde encore que GM il y a un an, est parvenue à arracher des parts de marché à Honda.

On note que tous les constructeurs n'ont pas connu autant de ratés que Toyota et Honda. Subaru et Nissan ont augmenté leurs parts de marché et, dans certains cas, l'envahisseur japonais a simplement été remplacé par les sud-coréens Hyundai et Kia, de même que les européens.

Et il est certain que ni Toyota ni Honda n'a dit son dernier mot aux États-Unis.

Mais dans un secteur où aucune victoire n'est finale et aucune défaite n'est définitive, ça fait du bien de crier victoire quand ça arrive. Et le magazine Jalopnik n'a pas raté son tour...

Source: Jalopnik

Photo fournie par DaimlerChrysler

Selon Jalopnik, il est fini le temps des dévoilements de voitures horribles comme "ce grand verre d'eau de vaisselle tiède qu'était la Chrysler Sebring".