Des autobus cabossés rongés par la rouille, le litre d'essence à 7$, une ignorance totale des règlements de circulation, des accrochages constants sans constat ou discussion, des embouteillages 22 heures par jour et un concert continuel de klaxons. «Mais, dans quel enfer sommes nous», direz-vous?

Ce chaos total nous est décrit par l'écologiste québécois Daniel Breton, qui séjourne présentement comme invité du gouvernement à Dakha, la capitale du Bangladesh, afin d'étudier les problèmes causés par l'augmentation de l'intensité de la circulation dans le pays le plus densément peuplé du monde.

 

En raison du coût extrêmement élevé du pétrole, la très grande majorité des véhicules sur la route (autobus, camions et mini-taxis) fonctionnent au gaz naturel, à la suite d'une conversion de leur système d'alimentation. Malgré leur état général lamentable, la modification a permis de réduire de façon notable la pollution atmosphérique et les émissions de CO2.

 

Photo fournie par Daniel Breton

Un paysage familier au Bangladesh: une horde de voitures taxi à 3 roues.

Le parc automobile lui-même se compose à 90% de Toyota, bien que l'on trouve des Suzuki neuves, dont la moins chère coûte autour de 5000$. La fameuse Tata Nano de 2500 euros n'est pas encore vendue au Bangladesh, mais elle est attendue avec impatience dans un pays où le revenu moyen se situe à environ 50$ par semaine.

 

Daniel Breton se dit impressionné par le fait que les autorités aient pris les mesures nécessaires pour empêcher que la capitale du pays de se batte avec Mexico pour le titre de la ville la plus polluée du monde. «En adoptant le gaz naturel, on a maintenant des véhicules, sans doute déglingués, mais moins polluants que beaucoup de véhicules sur les routes du Québec.»

 

Photo fournie par Daniel Breton

Le transport en commun s'effectue dans des autobus rouillés et cabossés tombant en ruines.

Un vrai cauchemar

 

Le fondateur de MCN21 décrit la situation de la circulation au Bangladesh comme un véritable cauchemar. Il a été renversé par le fait que les feux de circulation sont très peu respectés, sauf à quelques intersections majeures, ce qui explique que les collisions sont le lot quotidien des gens. En plus, s'il se produit un accrochage, personne ne s'arrête et on continue comme si de rien n'était. «Pas surprenant, dit Daniel Breton, que 98% des voitures soient bossées.»

 

Autre constatation de M. Breton: «Plusieurs véhicules n'ont pas de phares fonctionnels et comme les lampadaires sont peu fréquents, rouler la nuit est un coup de dé.» Dans de telles conditions, le seul accessoire qui fonctionne est le klaxon, qui retentit continuellement dans un tintamarre à vous défoncer les tympans.

 

Bref, il serait temps de leur envoyer notre M. Deconinck.

 

 

Photo fournie par Daniel Breton

Sérieux bouchons où l'anarchie règne dans les rues de Dakha, la capitale du Bangladesh.