Si les yeux sont le reflet de l'âme, que dire des phares d'une voiture? Ceux-ci dictent, à eux seuls, la personnalité d'une auto. Ou d'un camion. Ce n'est pas tant la dimension de ces projecteurs, mais bien la lumière qu'ils diffusent qui intéresse les stylistes qui ne savent plus quelle forme nouvelle de carrosserie dessiner. Ils doivent en effet tenir compte de la réglementation des différents pays, mais aussi du cahier des charges des ingénieurs, des aérodynamiciens, voire du public lors des séances d'essais. Bref, si vous vous demandez pourquoi tous les véhicules finissent par se ressembler, voilà l'explication.

Pour s'exprimer différemment, les stylistes ont eu une idée lumineuse. Les Allemands, encore eux, ont été les premiers à la mettre en pratique. Audi surtout qui, la première, a donné naissance à une signature lumineuse pour certains de ses produits. Celle-ci avait l'apparence de guirlandes électroluminescentes (DEL) dont la fonction première visait davantage à être vue qu'à bien voir. Naturellement, tous les constructeurs ont suivi. Chacun y est allé de son cru, créant ainsi des motifs tantôt originaux, tantôt sophistiqués. Certains ont cerclé le phare comme BMW, plusieurs l'ont surligné (Chrysler, Cadillac, Jaguar, etc.) ou encore, comme Mercedes, ont ajouté du cristal pour multiplier les effets de lumière.

Le spectacle de lumière qu'offrent les nouveaux modèles - et pas seulement les plus chers - représente une bénédiction pour le service de la commercialisation d'un constructeur. À l'heure où chaque marque cherche à créer ou à renforcer son identité auprès des acheteurs, l'idée est lumineuse, sans jeu de mots. Il s'agit en effet d'une manière efficace de départager une marque d'une autre. Et ce phénomène ne touche pas que l'avant du véhicule.

Les feux arrière ont eux aussi droit à ce traitement. Pensez par exemple à la réinterprétation de «l'anneau de vitesse» des Dodge, la bande des Lincoln, la verticalité d'une Cadillac ou le style «boomerang» de certaines - pas toutes - Nissan.

Dernière trouvaille: les flancs du véhicule. Sur les Hyundai Genesis ou Range Rover Sport, par exemple, de petites diodes cachées sous les rétroviseurs extérieurs éclairent le seuil de la voiture et tatouent en plein centre le logo du modèle ou de la marque. Un peu «cucul» si vous voulez mon avis, mais la clientèle aime, dit-on, se faire rappeler la marque du véhicule dans lequel elle prend place. Cette pratique risque de se généraliser au cours des années à venir. Espérons seulement que les accessoiristes n'auront pas la mauvaise idée de faire renaître ce kitsch néon de couleur qui illuminait la chaussée.

À l'intérieur, le design lumineux ne saute pas toujours aux yeux. D'un modèle à l'autre, les lumignons varient en forme, en taille et en couleur, comme c'est le cas sur certains produits Ford. Cela met de l'ambiance.