Dans cinq mois, Émile aura 16 ans et - si la SAAQ le veut - il aura son permis d'apprenti conducteur en poche.

 

Pour lui, conduire est une nécessité, une question d'amour-propre aussi. Pas question de repousser l'âge minimum pour obtenir un permis de conduire. «Attendez qu'on me donne le mien», dit-il d'un ton mi-moqueur. Nous allons attendre, mais ce n'est visiblement pas de gaieté de coeur à en juger par les commentaires des internautes invités à se prononcer sur cette question l'Auto blogue. Pour une grande majorité d'entre eux, l'obligation de suivre des cours de conduite (nouvelle règle qui entrera en vigueur en janvier prochain) ne suffira pas à améliorer le bilan routier québécois, déjà lourdement entaché par les conducteurs âgés de 16 à 24 ans. Il faut serrer davantage la vis.

 

Jeudi soir, Émile a lu chacun des commentaires des internautes sur l'Auto blogue. Et avec l'assurance d'un adolescent de quatrième secondaire qui n'a aucune raison de s'en faire et encore moins de douter, Émile demande: «N'ont-ils pas été jeunes et cons eux aussi?» Certains le reconnaissent, d'autres pas du tout. Alors, match nul et retour à la case départ?

 

Plusieurs des restrictions proposées pour réduire le nombre d'accidents causés par les jeunes ont du bon: créer un couvre-feu, limiter le nombre de passagers la nuit, retirer sur-le-champ le permis (et la voiture) en cas d'infraction, interdiction de conduire un véhicule puissant ou limiter sa vitesse électroniquement, etc. Tout est possible, mais avons-nous en tant que société les moyens (financiers et humains) d'appliquer ne serait-ce qu'un seul de ces garde-fous? Et même si nous les avions, ces mesures souvent inapplicables s'inscrivent une fois de plus dans une politique répressive. Et démagogique aussi. D'ailleurs, pourquoi seulement cibler les jeunes? Des conducteurs plus âgés et supposément plus expérimentés commettent eux aussi des gestes autant sinon plus répréhensibles. Qu'est-ce qu'on fait avec eux? Comment les recadre-t-on?

 

 

D'autres pistes de solution

 

On ne réglera pas le problème des jeunes conducteurs délinquants (nuance essentielle) uniquement par une réponse policière: il faut des actions de sensibilisation et d'éducation pour empêcher qu'ils deviennent des chauffards, mais aussi d'expérimentation en créant (pour les «vieux» aussi) des stages de conduite avancée.

 

Puisque c'est l'expérience qui leur fait défaut, pourquoi ne pas imposer aux jeunes conducteurs de passer plus de temps à conduire en compagnie d'un conducteur expérimenté. Comme disent les Anglais, «practice makes perfect». Tenez par exemple la Suède. Lorsque ce pays scandinave a abaissé de 17 ans à 16 ans l'âge minimum pour la conduite accompagnée en 1993, le nombre d'heures de conduite accompagnée est passé d'environ 45 heures à une moyenne de 120 heures et le nombre d'accidents dans lesquels de jeunes conducteurs ont joué un rôle est tombé de 40% en deux ans. Et tout aussi importante, la formation suédoise est davantage axée sur la prudence que sur la réussite de l'examen de conduite. Des leçons à tirer?

 

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Papillon allemand

 

Au cours des prochaines heures, la SLS AMG de Mercedes déploiera ses portes-papillon à la presse canadienne. Nous vous invitons à lire nos premières impressions de conduite sur L'Auto blogue à compter de vendredi.

 

Transplantation cardiaque

 

Au risque de nouvelles mésaventures, ma bonne vieille Ur-Quattro (elle aura 25 ans dans quelques semaines) fera l'objet d'une transplantation mécanique dans quelques semaines. Exit le 2,1 litres à 10 soupapes de 165 chevaux et place au cinq-cylindres 20 soupapes qui équipait d'origine ce véhicule sur le marché européen. Restera ensuite à voir si ce véhicule pourra compétitionner l'an prochain dans le championnat VARAC (Vintage Automobile Racing Association of Canada).

Photo Bernard Brault, La Presse

Pour un adolescent, conduire est une nécessité, une question d'amour-propre aussi.