Il en va de même pour la personnalisation de bécanes. La popularité des motos à la sauce Orange County Choppers est telle qu'on peut maintenant se les procurer en magasin, comme nous l'a dit le collègue Bertrand Gahel, il y a quelques semaines. Sans compter les nombreuses boutiques spécialisées qui ont pignon sur rue au Québec depuis de nombreuses années.

Il en va de même pour la personnalisation de bécanes. La popularité des motos à la sauce Orange County Choppers est telle qu'on peut maintenant se les procurer en magasin, comme nous l'a dit le collègue Bertrand Gahel, il y a quelques semaines. Sans compter les nombreuses boutiques spécialisées qui ont pignon sur rue au Québec depuis de nombreuses années.

La personnalisation de moto se limite donc t'elle aux seuls engins custom ? Yoann Chargé et Olivier Patentini jurent que non. «Ce qui nous a frappé, c'est de voir à quel point il y avait ici des customs modifiées alors que toutes les sportives japonaises étaient plus ou moins intouchées, explique M. Patentini. On s'est dit qu'il fallait essayer de changer ça.»

Les deux Français d'origine se sont rencontrés par hasard, il y a trois ans, dans un salon de véhicules modifiés à Montréal. Ils ont décidé de faire le saut et d'ouvrir leur propre boutique de modifications de motos, à Laval. Showyomoto existe depuis maintenant un an et demi et commence à attirer une clientèle de plus en plus nombreuse. «La première année, ça a été assez moyen, avoue M. Patentini. Les gens ne nous connaissaient pas encore, ils hésitaient, ils n'avaient pas vu nos motos rouler. Mais du fait que l'on a le monopole au Québec, la plupart des magazines motos sont venus voir ce que l'on fait, alors la pub se fait toute seule.»

Et on ne parle pas seulement de magazines du Québec. Plusieurs publications européennes et américaines se sont intéressées aux créations de Showyomoto. «Notre but principal, c'est les États-Unis, avoue Yoann Chargé. On a d'ailleurs mis la barre très haute. On veut construire des motos pour des films et pour les vedettes du show-business. Mais pas question de mettre la charrue devant les boeufs, on veut prendre notre temps, peu importe si on touche notre but dans un ou cinq ans. L'essentiel, c'est de pouvoir vivre de ce qu'on fait et de tripper en le faisant.»

M. Chargé voit par ailleurs le Québec comme la nouvelle plaque tournante du tuning moto. Comme la mode de la personnalisation des motos sport est presque essentiellement européenne mais qu'elle commence à s'afficher chez nos voisins du sud, les deux associés se voient très bien faire le pont entre la France et les États-Unis et ce, dans les deux sens.

Le streetfigher, alternative aux motos sport

On pourrait être tenté de penser que la hausse prévue des primes d'immatriculations des motos sport pourrait nuire à Showyomoto. «Bien au contraire, ça nous avantage, soutient M. Patentini. La plupart des gens qui roulent avec des motos super sport le font pour être regardés. Nous, on peut transformer des motos standard en bécanes hors du commun.»

«Ça ne sert à rien de dépenser 25 000 $ pour la moto de l'année que tout le monde a, renchérit de son côté M. Chargé. On propose une moto complètement personnalisée. Les gens vont avoir l'impression que tu roules avec une moto qui arrive d'une autre planète ! Et ça te coûte bien moins cher pour les assurances et l'immatriculation.»

C'est cette philosophie qui sous-tend tout le courant streetfighter, extrêmement populaire en Europe mais encore inconnu ici. «Le but du jeu c'est de faire du recyclage et donner aux vieilles motos un look d'enfer, poursuit M. Chargé. On peut par exemple partir d'une moto de 1986 et lui donner une allure futuriste avec un budget raisonnable.»

Les gars de Showyomoto ne touchent toutefois pas à la mécanique, qui reste intacte ou presque. Mais pour le reste, l'imagination semble être la seule limite. Ils ont même réussi à greffer l'avant d'une Suzuki et l'arrière d'une Kawasaki à la mécanique d'une Honda. Ferblantier de formation - il travaillait à reconstituer des ouvrages de ferronnerie ornementale dans des châteaux en France -, Yoann Chargé ne refuse aucune commande, du moins jusqu'à maintenant.

Il s'agit de le mettre au défi. Et comme la personnalisation complète d'une moto peut prendre plus de six mois, profiter de la saison morte est tout indiqué. Pour ceux qui voudraient voir leur bécane subir une transformation intégrale, prévoir entre 10 000$ et 20 000$, selon les pièces utilisées. Mais on nous dit que ça peut aller jusqu'à 50 000$ pour les plus entreprenants. Avis aux motocyclistes en manque d'attention mais pour qui l'argent a encore une certaine valeur : on peut aussi se contenter de faire changer son carénage ou sa tête de fourche. En attendant, qui sait, la grande opération.