«Nous n'avons toutefois pas l'intention d'importer ce type de véhicule ici à court terme. Le marché n'est pas encore prêt. En plus, ce serait assez difficile de concurrencer le prix des produits chinois qui entrent au Canada en ce moment», indique François Morneau, directeur québécois pour Yamaha Canada.

Il n'y a que Vespa, célèbre fabricant italien de scooters, qui aurait pris des initiatives en matière d'énergie alternative. L'entreprise vient de mettre à l'essai (en Europe seulement) deux modèles de scooter à propulsion hybride. Encore là, ce type de véhicule ne sera vraisemblablement pas offert à court terme au Québec, du moins pas avant l'an prochain, précise Gilles Berthiaume, propriétaire de Vespa Montréal.

Dans les cas où la bicyclette assistée n'en est pas une, mais bien un scooter électrique (la simple absence de pédales peut faire la différence!), le véhicule devient aussitôt réglementé, c'est-à-dire qu'il doit être immatriculé et que son utilisateur doit détenir un permis de conduire pour cyclomoteur.

Les scooters électriques (ou cyclomoteurs, ou motocyclettes, selon la terminologie utilisée par la Société de l'assurance automobile du Québec et Transports Canada) seraient peu nombreux au pays de Bombardier. L'une des raisons souvent évoquées, c'est que ce type d'engin offre très peu d'autonomie. Les rares scooters électriques qui sillonnent les villes du Québec sont bien souvent des bicyclettes assistées (avec un look de scooter) auxquelles on a retiré les pédales.

Pour l'heure, le marché du scooter est encore l'affaire de géants comme Yamaha et Honda et d'une dizaine d'autres fabricants. Ces scooters fonctionnent avec des moteurs à gaz (à deux ou à quatre temps) de 49 cc. Toutefois, Yamaha, qui occuperait près de 73% du marché québécois du scooter, commercialise déjà un scooter électrique au Japon: le EC02. Ce dernier peut rouler jusqu'à 43 km/h et se transporte facilement dans le coffre d'une petite voiture.

La vitesse du cycliste peut alors atteindre plus de 25 km/h. L'autonomie, selon le relief de la route, est d'environ cinq heures. Quant à la pile (entre 350 et 500 watts), elle se charge en moins de huit heures dans une fiche électrique domestique de 110 volts.

Il est d'ailleurs très important de faire la distinction entre vélo et scooter électrique, deux appellations employées à tort et à travers. Selon Transports Canada, on considère «bicyclette assistée» un véhicule sur deux roues équipé d'un guidon, de pédales et d'un moteur de moins de 500 watts.

«Quand ça répond aux critères d'une bicyclette assistée, ce n'est pas réglementé, c'est-à-dire que les gens peuvent se promener en ville ou sur les pistes cyclables. Mais ils doivent porter un casque en tout temps», explique Pierre Tremblay, de Transports Canada.

Martin Dubois devrait lui aussi recevoir sous peu 300 nouveaux vélos électriques au port de Montréal. M. Dubois est l'un des trois actionnaires de PPM Solair, entreprise de Granby spécialisée dans la vente d'équipements associés aux énergies alternatives (éoliennes, panneaux solaires et, bien sûr, vélos électriques). PPM Solair distribue ses vélos, notamment à Beauport, Chicoutimi et Gatineau, par l'entremise du réseau de magasins Batteries Experts.

Autres signes indéniables que le vélo électrique est de plus en plus prisé, la chaîne Canadian Tire en vend depuis cette année dans son rayon des sports pour environ 1000. Dans une seule succursale de la Montérégie, on dit en avoir vendu ce printemps près d'une dizaine en moins d'un mois. Et depuis février dernier, Encan Direct H. Grégoire offre en cadeau, à quiconque lui achète une voiture, un vélo électrique dont le look ressemble à celui d'un scooter. Une promotion particulièrement appréciée des consommateurs, selon une employée.

Vélo ou scooter'

Dépendant du modèle, le vélo électrique fonctionne selon trois modes: en pédalant tout simplement (ce qui est plus difficile puisque le poids de la pile et du moteur viennent alourdir l'engin); en pédalant en mode assisté, c'est-à-dire avec l'aide du moteur, ou, quand les jambes sont fatiguées, en utilisant le moteur seulement. Un peu comme si vous rouliez en scooter électrique.

Vendus entre 900 $ et 1500 $ sous les marques Takyro, Électro-Vélo, EcoCycle et autres E-Bike, ces vélos ressemblent tantôt à des bicyclettes avec dérailleur auxquelles on a simplement ajouté une énorme pile et un moteur-roue, tantôt à de véritables scooters. Ils font la joie des retraités, des gens dont la mobilité est réduite ou de la tendre moitié moins en forme qui veut elle aussi faire du vélo.

«On donne une seconde chance aux gens d'aller à vélo. Il n'y a pas de mal à se faire aider! J'ai offert deux vélos du genre à mes parents et ça me réjouit de penser qu'ils sont dehors à se promener au grand air», dit Michel Leblanc, président de Vélec, entreprise de Montréal qui importe et distribue des vélos électriques depuis l'an passé.

À l'origine, Vélec voulait vendre ses vélos uniquement par Internet. L'entreprise compte une vingtaine de détaillants au Québec. Elle dit avoir vendu des centaines de vélos l'an passé. «Et cette année, on prévoit vendre le double de ce qu'on avait prévu», affirme M. Leblanc, qui attend d'ailleurs l'arrivée de conteneurs remplis de vélos électriques chinois.

La révolution électrique sur quatre roues n'a pas encore eu lieu. Il en va autrement pour les scooters et les vélos: depuis l'an passé, le nombre de véhicules à deux roues équipés d'un moteur à pile ne cesse d'augmenter au Québec. Avec les beaux jours, la frénésie est de retour. Pas de doute: l'été sera électrique!

Même si les véhicules fonctionnant à l'électricité sont dans la ligne de mire des plus grands fabricants de moteurs du monde depuis 20 ans, la révolution électrique sur deux roues n'en est qu'à ses premiers balbutiements en Amérique du Nord. Au Québec, ce sont surtout les vélos électriques (également appelés «assistés») qui ont la cote.

Il en existe plusieurs modèles. Ils sont pour la plupart fabriqués en Chine ou à Taiwan. Comme l'arrivée massive (et par conséquent la popularité) de ces véhicules nouveau genre est relativement récente, il n'existe aucune statistique sur le nombre de vélos électriques qui ont trouvé preneur à ce jour au Québec.