La décision de GM de conserver Opel a causé la surprise en Espagne et en Russie, mêlé d'une certaine frustration à Moscou.

Le ministre espagnol de l'Industrie, Miguel Sebastian, a fait part mercredi de la «surprise» de l'Espagne après la décision de General Motors de renoncer à la vente de la marque allemande Opel, et ajouté que Madrid était prêt à négocier avec GM.

 

«Nous sommes surpris, et nous sommes prêts à dialoguer avec General Motors», a déclaré à la presse le ministre, tout en ajoutant que l'accord trouvé entre les syndicats et celui qui aurait dû reprendre Opel, l'équipementier Magna, devait servir de base de négociations.

 

«C'est un plancher, un accord minimal, et à partir de ce dernier nous pouvons continuer de parler, mais jamais en-dessous de cet accord», a-t-il précisé.

 

Opel possède une usine en Espagne qui emploie environ 7000 personnes à Figueruelas, dans le nord du pays. Les syndicats avaient négocié avec Magna environ 900 suppressions de postes et des garanties sur le futur industriel de l'usine.

 

Analyse juridique

 

De son côté, le gouvernement russe s'est aussi dit «surpris» que GM renonce à céder sa filiale Opel au Canadien Magna associé à la banque publique russe Sberbank, qui vont mener une «analyse juridique» de la décision, a indiqué le porte-parole du Premier ministre Vladimir Poutine.

 

«D'après nos informations, le consortium Magna-Sberbank entend mener très prochainement des discussions avec General Motors et effectuer une analyse juridique approfondie de la situation, a déclaré mercredi Dmitri Peskov, cité par les agences russes. La décision de General Motors crée la surprise en Russie, notamment chez le gouvernement russe.»

 

GM a mis fin mardi à un long feuilleton en annonçant qu'il allait garder Opel, le jour même d'une visite à Washington de la chancelière allemande Angela Merkel, qui avait milité pour sa cession à Magna.

 

General Motors avait conclu un accord en septembre pour vendre 55% d'Opel à un consortium comprenant Sberbank, banque publique détenue à 100% par l'Etat russe, et l'équipementier canadien Magna.

 

M. Peskov n'a cependant pas caché la frustration du gouvernement russe face à la décision de GM. «L'accord était très réaliste d'un point de vue économique et étudié à fond quant aux aspects sociaux. C'était un résultat d'un long travail du consortium avec GM, a-t-il souligné. L'accord a été coordonné avec la compagnie et avec tous les gouvernements où les usines Opel sont situées.

 

«Beaucoup de choses ont été faites pour trouver un compromis acceptable avec les syndicats» a-t-il ajouté.

 

Alors que GM a expliqué sa décision par l'amélioration du climat économique en Europe, une source anonyme au sein du gouvernement russe a mis en garde contre «l'optimisme démesuré» à ce sujet.

 

Certains analystes estimaient que la participation de la Russie dans le sauvetage d'Opel était une chance pour le pays de montrer à ces partenaires européens que la Russie était un allié fiable.

 

'autres s'interrogeaient sur la nécessité de participer à cette transaction compliquée impliquant une compagnie en difficulté au moment d'une crise sans précédent qui frappe l'industie automobile nationale.