Le groupe automobile japonais Toyota, qui comprend les marques Toyota, Lexus, Hino et Daihatsu, devrait produire moins de 3 millions de véhicules au Japon lors de l'exercice budgétaire en cours, retombant au niveau qui était le sien avant 1978, a rapporté mardi un journal nippon.

«Toyota pense assembler environ 2,8 millions de véhicules au cours de l'année d'avril 2009 à mars 2010», a écrit en une le quotidien généraliste Yomiuri Shimbun.

Le cas échéant, «ce sera la première fois depuis 31 ans que moins de 3 millions de véhicules seront produits par le groupe en un an», s'est ému le journal.

Le Yomiuri signale que, de ce fait, «la question du maintien des 69 000 salariés fixes du groupe au Japon sera posée», même si se dessine à partir de mai une remise en route progressive de chaînes stoppées ces derniers mois.

Toyota s'est déjà séparé récemment de la plupart des ouvriers sous contrat à durée déterminée et intérimaires employés dans ses usines au Japon, en raison d'une réduction importante de la production.

Le groupe, numéro un mondial du secteur, devrait dans le même temps assembler quelque 3,4 millions de véhicules dans ses usines hors du Japon, ce qui portera le total annuel mondial à 6,2 millions, soit environ 3 millions de moins qu'il y a deux ans.

Le premier quotidien économique japonais, le Nikkei, avait pour sa part affirmé la semaine dernière que Toyota s'attendait à endurer deux années de suite sans dégager de marge d'exploitation, ce qui ne lui est jamais arrivé dans le passé.

Le groupe, qui devrait annoncer le 8 mai ses résultats pour l'exercice passé et ses prévisions pour celui en cours, s'attendrait selon le Nikkei à une perte d'exploitation annuelle de 500 milliards de yens pour l'année budgétaire entamée le 1er avril et qui s'achèvera le 31 mars 2010.

A l'instar de tous les constructeurs automobiles du monde, Toyota souffre durement de la chute des achats de voitures dans les grandes régions développées (Amérique du Nord, Europe, Japon), plongeon aggravé financièrement pour les groupes japonais par le niveau relativement élevé de la devise nippone face au dollar et à l'euro.