Jacques Villeneuve est retourné s'éclater en Europe. Anxieux de voir l'hiver, le pilote québécois est allé le trouver à Val Thorens, dans les Alpes, où a eu lieu le week-end dernier la première étape du Trophée Andros, le championnat français de course sur glace.

«Glisser, se mettre en marche arrière sur la glace, en toute légalité, avec des voitures à quatre roues motrices et à quatre roues directionnelles, c'est franchement grisant!» s'est exclamé Villeneuve, joint par La Presse alors qu'il s'apprêtait à partir pour la France avec sa marmaille. «Imaginez, on se place en dérapage 30 pieds avant le virage et c'est ça qui nous fait ralentir, on n'a pas besoin de freiner.»

L'enthousiaste de l'ancien champion de F1 et d'IndyCar était palpable. Mais il demeure sérieux dans sa démarche: «Quand on roule, c'est pour gagner, c'est dans nos gênes, a affirmé Villeneuve. Mais c'est vrai qu'il y a un bel esprit de confrérie. Les endroits où ont lieu les courses contribuent aussi à l'ambiance; ce sont des destinations vacances, les spectateurs passent le week-end en ski, la course a lieu dans un environnement très festif.»

Les paddocks sont aussi ouverts au public, qui a donc l'occasion de côtoyer les pilotes, dont certains sont aussi connus qu'Alain Prost, Olivier Panis et, bien sûr, Jacques Villeneuve. Indice de la qualité du plateau, le Québécois fait équipe cette année chez Skoda avec Franck Lagorce, Paul Belmondo et Panis, qui ont tous déjà roulé en Formule 1. Et, il ne faut pas se tromper, les constructeurs engagés prennent le Trophée au sérieux: «Ça fait plus de 20 ans que la série existe et les constructeurs mettent le paquet, a assuré Villeneuve. En fait, c'est l'une des compétitions automobiles qui coûte le plus cher au tour. Dans un week-end de course, on ne fait même pas 50 tours.»

Villeneuve et ses collègues n'auront pas roulé beaucoup non plus avant l'épreuve de Val Thorens. En fait, ils ont eu droit à tout juste quatre tours supplémentaires en essais libres. Leur unique séance d'essais pré-saison a été annulée... faute de neige! «On avait des d'essais prévus en Finlande il y a un mois, mais il faisait 5 degrés alors on a passé la semaine à faire du travail promotionnel...», a déploré Villeneuve.

Au moins, le pilote de 40 ans a l'avantage d'arriver cette année en terrain connu. «L'an dernier, j'avais eu 10 tours et puis voilà, a dit Villeneuve. Le résultat, c'est que tu attaques trop, t'as l'impression d'aller vite, mais ce n'est pas le cas du tout. En fait, il faut presque caresser le volant et surtout ne pas conduire comme un gros bourrin. En fait, c'est très trompeur comme pilotage; ça n'a pas l'air très technique, mais il faut au contraire être très précis, notamment au niveau du freinage et de l'entrée des virages. On roule sur un circuit relativement court, alors on doit donc trouver la trajectoire exacte pour aller chercher le dernier dixième de seconde.»

Des objectifs pour 2012? «Notre principal souci est que la voiture est complètement neuve, a expliqué Villeneuve. Si elle est bonne, ça va être facile, mais si ce n'est pas le cas, ce pourrait être moins joyeux car on n'aura pas vraiment le temps de faire du développement.»

Le Trophée Andros, c'est...

- 7 week-ends, 13 courses, en France et en Andorre

- 19 équipes, 32 pilotes

- 7 constructeurs: MINI, Dacia, Skoda, Renault, Ford, Toyota et BMW

- 4 roues motrices, 4 roues directionnelles, 950 kg, 340 chevaux

- C'est aussi le Trophée Andros électrique, première compétition 100% électrique au monde, et les motos de la série Pilot Bike.

Photo: Skoda

Jacques Villeneuve.